C’est un animateur populaire, affable, « bon à marier » comme l'écrit le journaliste Florian Bardou dans Libération. Gendre idéal, il jouait d’ailleurs le Prince Charmant dans une production pour France 2 en 2007. Un hasard ?
Le célèbre portrait en dernière page de Libé était consacré à un « meuble » le 4 avril 2017 : Olivier Minne fait partie de notre imaginaire télévisuel depuis plus de 25 ans (il a débuté speakerin à antenne 2 en 1990), qu’on a vu déplacé aux gré des envies des patrons du service public, mais toujours rieur et sympatoche. Une armoire à glace même, depuis qu’il a découvert la muscu, transformant le jeune premier des débuts en super-héros au physique d’aventurier, le bon pote en bombasse, de boy next door à fantasme en bottes de cuir et treillis militaire, depuis 15 ans à la tête de Fort Boyard. 1m91, près de 100 kilos.
Et toujours cette bonhommie, certainement héritées de complexes de l’enfance : "Comme les personnes qui ont eu des problèmes de poids et qui, après, se voient toujours en surcharge pondérale, je me pense toujours comme étant trop maigre. (…) Je n’ai pas commencé à faire du sport pour l’esthétisme, mais pour me reconnecter avec moi-même. Inconsciemment, ça m’a permis de commencer à arrêter de m’excuser d’être là."
Bah merci Olivier, voilà ! En plus d'être sympa, on voudrait lui dire merci d’avoir garni la lucarne de ces chemises trop petites (ou alors, serait-ce dû à ses excès de gym). On entend même parfois « Elle est devenue bonne, Minne ». Mais aussi d’avoir ramené du théâtre en prime time sur le service public, parfois grossièrement monté/joué/bâclé par des animateurs-comédiens moins regardants sur la crédibilité mais tout de même enjoués. Comme Minne, toujours. D’avoir joué le jeu de Danse avec les stars, nous dévoilant son agilité sur un fox trot. Merci aussi !
Libre
Mais aussi d’avoir dit sa vérité, lorsqu’en 2014, en pleine vague bleu-rose-brune, il assume sa bisexualité dans Nous Deux et s’explique en disant à la radio qu’il est « homo et hétéro », « hétéromo » inventera t-il, avec toujours cette envie de s’extraire du cadre, de « faire sympa ». Ne pas dire « bisexuel », mais « hétéromo ». Bon. OK. Chacun se détermine comme il le veut, après tout.
Il s’explique dans le journal, donc, sur la sienne, de libération, sur ce coming-out pas innocent : « Les torrents de haine déversés à l’occasion des débats sur le mariage pour tous en France l’ont en revanche atteint personnellement dans son identité de bisexuel, en couple avec un homme » dit le journaliste. Et Minne d’expliquer : "Comme on dit, 'rien de tel qu’une bonne inondation pour faire remonter des égouts toute la merde'. Donc, face à ce ressentiment épouvantable, je me suis dit qu’il fallait que je parle."
On est loin de son faux-mariage avec une animatrice dans un magazine people en 2005. Poisson d’avril il parait. Devenu depuis parrain de l’association le Refuge qui accueille les jeunes LGBT en rupture familiale, il répète ce vrai message d’empowrment à la sauce TV, à la fin de tous ses Fort Boyard : "'Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort', ce n’est pas anodin, ce n’est pas un artifice : cela veut dire qu’il ne faut jamais baisser les bras et ne pas lâcher."
A Télé-Loisirs, l’animateur était déjà revenu sur cette confession, il y a quelques mois : "La question m'a été posée, pour la première fois, et je ne voulais vraiment pas répondre : 'Cela ne vous regarde pas.' Ça pouvait justement induire l'idée que je considérais cela comme honteux. Ce n'était pas un aveu. Du coup, j'ai inventé pour l'occasion une expression qui définissait qui j'étais vraiment et qui j'avais pu être."
Celui qui présente actuellement Tout le monde à son mot à dire avec Sidonie Bonnec sur France 2 - son énième jeu - ne regrette pas d’avoir révélé sa bisexualité – ou "hétérhomosexualité ?" , bien au contraire :"C’était même important de le dire, a-t-il ajouté. Je n'ai d'ailleurs reçu aucune insulte, c'est bizarre… J'ai eu des dizaines de témoignages de jeunes qui se posaient eux-mêmes des questions sur leur sexualité. Cela m'a beaucoup ému. (…) J'ai toujours essayé d'être sincère avec les téléspectateurs. Je n'ai jamais rien inventé. "
Engagé
En politique, il se dit «progressiste». Il est pour le droit à une fin de vie digne, la PMA ainsi que la GPA «encadrée». Il a voté François Hollande en 2012, a participé à la création de la section PS de Los Angeles en 2011 avant de s’en détacher, mais est «bien ennuyé» pour 2017, et ne fera jamais «une déclaration publique sur une intention de vote». «Quand la caméra s’allume, l’animateur s’adresse à tout le monde, aux gens de gauche comme de droite, aux hommes et aux femmes, aux LGBT comme aux hétéros », déclare t-il dans Libé.
Lors de la diffusion d’un Fort Boyard dont les gains étaient reversés au Refuge, une internaute s'était adressée via Twitter à l'animateur pour le féliciter pour le show, en précisant « J'ai seulement pas aimé que l'on joue pour soutenir les homosexuels ». Olivier Minne s'était alors montré cinglant dans sa réponse.
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>> Olivier Minne vient de faire paraître la biographie de Louis Jourdan, « Le dernier french lover d’Hollywood », avec lequel il a eu une amitié très forte, alors qu’il vit à moitié à Los Angeles.