Le candidat LR à l'élection présidentielle envisage un gouvernement d'une large majorité n'excluant pas l'émanation politique de la Manif pour tous.
Samedi 15 avril, François Fillon était invité dans l'émission Forum Radio J de la "radio juive de Paris et de la région parisienne". Il en a profité pour rappeler sa proximité idéologique avec Sens commun en déclarant :
Sens commun fait partie des hommes et des femmes qui sont fiers de leur pays, attachés à leurs traditions, pour lesquels j’ai beaucoup de respect.
À la question de savoir si cela pourrait signifier une entrée de Sens commun au gouvernement, le candidat Les Républicains à l'élection présidentielle a répondu : "Pourquoi pas !".
En effet, François Fillon souhaite que "tous ses soutiens" aient vocation à faire partie d'un gouvernement d'une grande majorité, a-t-il encore rappelé ce matin au micro d'Europe 1. Il a également détaillé avoir, "dans [sa] majorité potentielle, à la fois Sens commun et François Baroin, à la fois des gens qui sont très à droite et Nathalie Kosciusko-Morizet. Ils ont tous vocation à faire partie de cette majorité, du gouvernement. Il n'y a pas une majorité de Français si l'on reste sur un créneau idéologique".
Soutenu par Sens commun et l'extrême droite
Depuis sa création en 2013, Sens commun tente de peser sur les questions sociétales mais également sur le débat politique en général. Pour ce faire, cette émanation politique de la Manif pour tous s'est rapprochée des Républicains tout en conservant une certaine autonomie, l'association disposant de son propre président, Christophe Billan. Les liens entre LR et Sens commun sont surtout financiers puisque ce dernier reverse entre 33 et 50% des cotisations de ses adhérents au parti de droite en échange d'une aide logistique (communication, impression, affrètement de bus, meetings...). Tout ceci afin de peser dans le programme du parti et donc du candidat à la présidentielle que Sens commun a même adoubé avant le résultat de la primaire de la droite face à d'autres prétendants comme Hervé Mariton.
Cette accointance avec Les Républicains semble porter ses fruits puisque plusieurs militants de Sens commun ont été investis sur des listes de droite, à l'instar de celle de Valérie Pécresse lors des élections régionales en 2015. Néanmoins, une entrée au gouvernement de ce groupe proche de la Manif pour tous constituerait indéniablement une menace pour la défense des droits LGBT, François Fillon souhaitant déjà réécrire la loi Taubira et retirer l'adoption plénière aux couples de même sexe.
Ce matin, Le Mouvement national républicain (un groupuscule d'extrême droite créé par Bruno Mégret en 1999 suite à sa scission avec le FN) a également invité ses sympathisants à voter François Fillon. Soutien de poids ou grand embarras ?