L'extension prévue de la PMA (procréation médicalement assistée) aux couples de femmes et aux femmes seules ne mènera pas à une autorisation de la gestation pour autrui (GPA), a assuré vendredi 21 septembre 2018 sur la chaîne CNews la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. Elle répondait notamment aux inquiétudes des évêques de France.
L'extension de la PMA n'entrainera pas l'autorisation de la GPA, a martelé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sur CNews ce vendredi 21 septembre 2018. Elle a répondu par la même occasion aux inquiétudes du clergé français moins de 24 heures après la publication de leur tribune dans les colonnes du journal La Croix.
« La dignité de la procréation »
Dans un texte publié jeudi 20 septembre 2018, et intitulé « La dignité de la procréation », la Conférence des évêques de France (CEF) s'est inquiétée de l'extension de la PMA qui doit figurer dans la prochaine révision de la loi de bioéthique, mettant notamment en avant l'importance de la « référence paternelle » :
« L'Eglise catholique, soucieuse de la valeur de la fraternité, tient à faire connaître son inquiétude sur la société que préparerait une évolution législative étendant l'usage des techniques de PMA (...). La suppression juridique de la généalogie paternelle porterait atteinte au bien de l'enfant qui serait privé de sa référence à une double filiation. »
Mais l'épiscopat craint également que cela conduise « à la légalisation de la gestation pour autrui », c'est-à-dire le recours aux mères porteuses notamment pour les couples d'hommes : « En effet, la référence à l'égalité, indissociable de la dignité, s'applique tout autant aux femmes qu'aux hommes », écrivent-ils.
« Arrêtons de tout mélanger »
La réponse de la ministre de la Santé ne s'est pas faite attendre, ce vendredi 21 septembre elle a tenu à rassurer les évêques : « C'est totalement faux, le président de la République l'avait dit lors de sa promesse sur l'extension de la PMA », a-t-elle martelé, ajoutant que ce n'est pas parce que les mots se ressemblent « que ça a quelque chose à voir ». Et de poursuivre :
« Le fait d'utiliser le corps d'une femme pour lui faire porter un enfant qu'elle ne gardera pas, rentre dans la marchandisation du corps humain (...). C'est quelque chose sur laquelle les lois de bioéthique françaises sont très strictes. Ce n'est absolument pas la même problématique, arrêtons de tout mélanger. Ce n'est pas le sujet », a conclu la ministre.
L'ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules doit figurer dans la prochaine révision de la loi de bioéthique. Le gouvernement a prévu de présenter avant la fin de l'année un projet de loi qui sera débattu par le Parlement début 2019. La ministre de la Santé a quant à elle souhaité que le débat « ne soit pas hystérisé ».
(Avec AFP)
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