Pour mettre fin aux discriminations dans l'accès à la médecine reproductive, une organisation non-lucrative américaine spécialisée a décidé d'élargir sa définition de l'infertilité au-delà des couples hétéros frappés d'une impossibilité pathologique à faire des enfants.
"L'infertilité est une maladie, une condition, ou un statut." C'est en ces termes que la société américaine de médecine reproductive (ASRM), organisation non-lucrative spécialisée dans la médecine reproductive, a décidé le 15 octobre de mettre à jour sa définition de l'infertilité. Une initiative qui n'a rien d'anodin puisqu'elle vise "à garantir que toute personne cherchant à fonder une famille ait un accès équitable au traitement et aux soins contre l'infertilité", explique le PDG de l'ASRM, Jared Robins, au média PinkNews.
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Rappelons que le système de santé américain est très différent du système français. Il tourne principalement autour d'assurances privées, qui sont facultatives et proposées dans la majorité des cas par l'employeur. Il existe bien une assurance maladie publique, mais elle ne fournit qu'une couverture de base très limitée.
"Un autre principe de l’infertilité qui inclut la communauté LGBT"
Jusqu'alors, la définition de l'infertilité ne s'adressait qu'aux couples hétéros dont la femme ne parvient pas à tomber enceinte dans le cadre d'un rapport sexuel non protégé ou d'une insémination artificielle (dans un délai d'un an pour les femmes de moins de 35 ans, et de six mois pour les femmes de plus de 35 ans). Des conditions qui demeurent pour les couples hétéros, mais la nouvelle définition concerne également toute personne ayant besoin d'une "intervention médicale, y compris mais sans s'y limiter l'utilisation de gamètes ou d'embryons de donneurs", ou qui est incapable de "parvenir à une grossesse réussie sur la base de ses antécédents médicaux, sexuels et reproductifs, de son âge, de ses capacités physiques, d'un diagnostic".
"Cette définition révisée reflète le fait que toutes les personnes, indépendamment de leur statut matrimonial, de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, méritent un accès égal à la médecine de la reproduction", plaide encore Jared Robins. Et Dr. Rachel Ashby, directrice du programme de PMA/GPA au Brigham and Women's Hospital à Boston (Massachusetts), d'expliciter sur CNN : "Si je suis une femme célibataire, si je vis dans une relation lesbienne ou si je suis deux hommes, j’ai besoin de donneurs. C’est un autre principe de l’infertilité qui inclut la communauté LGBT", sans nier l'infertilité pathologique.
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