Le vice-Premier ministre de Pologne, Jaroslaw Kaczynski accuse l'Union Européenne de "faire chanter" son pays sur son "identité culturelle" ou plutôt, son homophobie d'État.
Jaroslaw Kaczynski pourrait-il remettre en cause le plan de relance européen pour continuer de conduire sa politique LGBTphobe en Pologne ? Le vice-Premier ministre polonais menace de mettre son veto sur le plan de relance sauf si les institutions européennes arrêtent leur "chantage" sur l'identité culturelle du pays, rapporte Openly. Les chefs d'État et de gouvernement doivent se retrouver jeudi 15 et vendredi 16 octobre à Bruxelles, pour faire baisser une tension déjà palpable.
"Il y aura un veto. Si les menaces et le chantage persistent, nous allons fermement défendre les intérêts vitaux de la Pologne. Nous sommes face à une attaque contre notre souveraineté, au sein même de la sphère culturelle. Nous allons défendre notre identité... Car nous ne nous laissons pas terroriser par l'argent", a déclaré le chef de la majorité (Droit et Justice, PiS), dans un entretien avec le quotidien Gazeta Polska Codziennie.
Pas d'entente sur le budget
Les chefs d'État européens doivent s'entendre sur un budget de sept ans afin de remettre sur pied l'économie européenne mise à mal par l'épidémie de coronavirus. Comme le budget, le plan de relance doit être approuvé par tous les chefs d'État ainsi que par le Parlement européen. De nombreux eurodéputés ont fait savoir qu'ils ne valideraient pas un plan de relance qui ne comporte pas de conditionnalité à l'État de droit. Mais la Pologne et la Hongrie ont également menacé de l'empêcher s'il comporte une telle conditionnalité...
"Je pense qu’on aura, d’ici à la fin de l’année, ce mécanisme de conditionnalité. Ce sera un compromis. Parfait et complet ? Je ne le crois pas. Sera-ce la fin de l’histoire ? Je ne le crois pas non plus. Mais ce sera une avancée très importante", a déclaré au Monde le secrétaire d'État aux affaires européennes, Clément Beaune.
Mi-septembre, à l'occasion d'un discours sur l'état de l'Union européenne, la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen a qualifié les "zones sans-LGBT" de "zones sans humanité". Mais le gouvernement au pouvoir en Pologne encourage la création de telles zones LGBTphobes.
Une reprise de l'épidémie
La Pologne et la Hongrie sont le coup d'une enquête européenne pour déterminer si le pays enfreint les règles démocratiques minimales : l'indépendance de la justice, des médias et ONG. Si l'enquête est concluante, les fonds européens pourraient ne plus lui être versés.
Une situation d'autant plus critique pour le pays qui connaît une flambée des contaminations de coronavirus. L’exécutif tente à tout prix d'éviter un confinement national qui serait désastreux pour l'économie.
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