Au Havre, une centaine de personnes a rendu hommage à Nicolas, un jeune homme trans qui s'est donné la mort début février.
Une centaine de personnes se sont réunies devant l'hôtel de ville du Havre, ce samedi 20 février. Le rassemblement a rendu hommage à Nicolas, un jeune homme jordanien de 27 ans qui a été retrouvé mort dans sa chambre d'étudiant le 7 février dernier. "Une marche bruyante a ébranlé cet après-midi d'un samedi ensoleillé. Le Havre est trans. L'arrivée à la plage bondée a permis de faire entendre la voix des personnes trans trop souvent invisibilisé.e.s", a rapporté La Poudrière, une asso LGBT+ havraise.
Selon plusieurs proches, cet assistant de langue dans un lycée de la capitale normande supportait difficilement que ses documents officiels fassent mention de son deadname, le prénom qui lui a été assigné à la naissance. "Lorsqu’il est arrivé au lycée, tout de suite, il s’est confié à moi. Il m’a dit, s’il te plaît, appelle-moi Nicolas", a indiqué sa professeure référente à Paris Normandie.
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Mégenré par le procureur
Selon le quotidien régional, Nicolas était un amoureux de la littérature qui souhaitait s'installer dans la durée en France. Le parquet a privilégié la thèse du suicide, évoquant une "souffrance psychologique". Pour le procureur, cette souffrance était liée à la démarche de transition de Nicolas. "Il semble que ce geste soit lié à la souffrance psychologique engendrée par sa situation personnelle liée à sa volonté de changer de sexe (sic)", a déclaré le procureur du Havre à un correspondant de l'AFP. Pendant sa déclaration, le procureur a mégenré Nicolas à plusieurs reprises.
Une centaine de personnes sont présentes pour rendre hommage à Nicolas. Une prise de parole est prévue avant une manifestation en direction de la plage @paris_normandie pic.twitter.com/WAkdqTn6vR
— François Vanhove (@fvanhove) February 20, 2021
"La majorité des personnes n’imaginent même pas que l’on puisse être transgenre ou non binaire. On confisque l’évidente possibilité d’être soi. Cela met en lumière la mauvaise prise en charge institutionnelle des personnes trans", a dit l'association La Poudrière, citée par Paris Normandie. "L'arrivée à la plage bondée a permis de faire entendre la voix des personnes trans trop souvent invisibilisée", a poursuivi l'asso dans un post Facebook.
Si vous en ressentez le besoin, vous pouvez joindre à tout moment "Suicide écoute" au 01 45 39 40 00.
Crédit photo : Capture d'écran Twitter / @fvanhove