Un homme et trois complices ont été condamnés par le tribunal judiciaire de Brive (Corrèze) pour avoir agressé plusieurs hommes gays. Ils amadouaient leurs victimes sur un site de rencontre gay puis diffusaient leurs violences en vidéo sur les réseaux sociaux.
Ils se moquaient de leurs victimes dans des vidéos qu'ils diffusaient en direct sur les réseaux sociaux. Trois hommes ont été condamnés par le tribunal judiciaire de Brive-la-Gaillarde à des peines de prison pour une vingtaine d’agressions homophobes commises en 2017-2018 dans plusieurs villes de France, rapporte ce jeudi 13 janvier le quotidien régional La Montagne. Le quatrième prévenu du procès, le principal, a reçu deux ans de prison dont un an ferme aménagé.
Ces quatre hommes, âgés de 24 à 33 ans à l'époque des faits, ont été jugés pour une vingtaine d'agressions à Béziers, Toulouse, Villeneuve-le-Roi ou Étampes. Les vidéos de celles-ci étaient diffusées via la page d'un habitant de Brive-la-Gaillarde sur Périscope, un réseaux social de diffusion de vidéos en direct, aujourd'hui disparu.
"Je ne suis pas homophobe"
Cet homme, Sébastien, s'occupait de draguer des hommes sur un site de rencontre gay. Il leur donnait rendez-vous avant de les agresser devant la caméra de ses complices. À Béziers, le quotidien rapporte que l'un des prévenus avait jeté de l'urine, des excréments et de l'eau de javel sur leur victime. À Toulouse, c'étaient crachats et insultes. L'un des quatre prévenus a été interpellé en flagrant délit : il se filmait une bouteille à la main, menaçant de l'enfoncer dans l'anus de son souffre-douleur.
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À l'audience, Sébastien a tenté de faire croire que son comportement n'était pas homophobe, développant : "Ce n'était pas contre des homosexuels, mais on ciblait des homosexuels refoulés (sic). Ces hommes avaient des femmes, des enfants. On voulait les afficher, les démasquer. Puis, on cherchait à faire du buzz". Devant l'incrédulité de la présidente de l'audience, il a ajouté : "Ce sont des gens qui ne s'assument pas. Ce sont les pire envers les homosexuels". Avant d'affirmer, n'étant plus à une bêtise près : "Je ne suis pas homophobe, j'ai des amis qui sont gays".
Gare aux pièges sur les appli gays
Outre sa condamnation à deux ans de prison dont un an ferme aménagé, Sébastien devra suivre un stage de sensibilisation aux violences sexiste et verser 2.000 euros aux associations qui se sont portées parties civiles. Son complice de Béziers a quant à lui écopé de 10 mois de prison avec sursis, celui de Toulouse à 12 mois dont 6 avec sursis, et celui de Villeneuve-le-Roi à trois mois avec sursis.
Dans son dernier rapport, SOS homophobie rapporte 164 témoignages de violences physiques. Pour sécuriser vos rencards avec des personnes rencontrées sur Internet, l'association conseille de se donner le premier rendez-vous dans un lieu public fréquenté. Le plus souvent, les agressions se passent en effet au domicile, parfois avec l'aide d'un complice qui surgit. Parler au préalable au téléphone avec son date permet également de mieux apprécier ses intentions. Enfin, vous pouvez aussi avertir quelqu'un qui saura où vous allez.
Article à lire en entier sur le site de La Montagne
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Crédit photo : Alberto Sanchez / Pixabay