Meta interdit les propos LGBTphobes sur ses réseaux sociaux tout en gagnant de l'argent via des pub homophobes diffusées par le lobby réac.
C'est entendu, le géant des réseaux sociaux Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp etc) interdit les propos anti-LGBTQI+. Pourtant, Media Matters, une association qui lutte contre la "désinformation conservatrice" dans les médias américains, estime que Facebook aurait engrangé au moins 13.600 dollars grâce à des publicités… LGBTphobes. Dans un rapport publié début septembre, l'organisation dit ainsi avoir repéré sur la plateforme quelque 134 publicités utilisant le terme "groomer", désignant en argot un pédophile, et employé pour représenter la communauté LGBTQI+ en menace pour les mineurs. Un mois plus tard, ce 13 octobre, l'association a révélé que Meta n'avait pas réussi à supprimer 94 des publicités pointées, et que dix-neuf autres étaient encore apparues.
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Les marottes réac contre l'homosexualité
Selon les données récoltées via l'outil Dewey Square Adwatch, les contenus sponsorisés dépeignant les personnes LGBTQI+ comme des prédateurs sexuels ont généré plus d'un million d'impressions, c'est à dire qu'elles sont apparues un million de fois sur l'écran des utilisateurs de Facebook. Les dix-neuf publicités qui se sont ajoutées au premier décompte ont rapporté quant à elles 900 dollars pour 154.000 impressions. Meta a pourtant mis en place des règles strictes afin d'interdire ce type de contenu, en interdisant notamment l'emploi du mot "grooming".
Ces messages haineux sont propagés par des groupes dont les positions politiques sont clairement affichées et la propagande réactionnaire assumée. C'est le cas du groupe d'étudiants Turning Point USA qui a partagé un tweet d'une journaliste du Daily Wire, Candace Owens, connue pour ses positions pro-Trump et qui affirme n'avoir "aucune patience pour ce mouvement de 'grooming' des enfants", appelant les "mamans ours" à protéger leurs enfants… Media Matters a montré qu'entre le 15 et le 20 septembre, cette seule publication avait rapporté à Facebook entre 100 et 199 dollars, et touché plus de 20.000 personnes. Le sempiternel amalgame entre homosexualité et pédophilie a de beaux jours sur Facebook…
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