justiceCyberharcèlement d'Eddy de Pretto : prison avec sursis pour 11 internautes

Par têtu· avec AFP le 12/12/2022
Le procès des harceleurs d'Eddy de Pretto se termine par 11 condamnations

Des peines de trois à six mois de prison avec sursis ont été prononcées à l'encontre de onze hommes qui avaient harcelé en ligne le chanteur Eddy de Pretto après un concert en juin 2021 dans une église parisienne.

Six relaxes et onze condamnations. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné ce lundi 12 décembre onze personnes à des peines de trois à six mois de prison avec sursis pour avoir harcelé en ligne Eddy de Pretto après un concert en juin 2021 dans l'église Saint-Eustache à Paris.

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Lors du procès début novembre, le chanteur âgé de 29 ans était venu témoigner de l'impact dévastateur des quelque 3.000 messages qui l'avaient ciblé sur les réseaux sociaux après ce concert. Les jeunes hommes condamnés l'avaient notamment qualifié dans leurs messages de "gigantesque fiotte", l'accusant d'avoir "souillé" leur foi catholique en interprétant dans une église son morceau "Kid", évoquant l'homosexualité.

Eddy de Pretto "satisfait"

"Nous serons là à chaque date pour te rappeler que l'armée de Dieu ne laisse pas ce genre de blasphème impuni", "gros sac à merde à souiller notre religion", "à bas la République qui nous fabrique des sous-hommes de cette espèce", clamaient quelques-unes de ces publications sur Instagram. "J'ai eu très peur de sortir de chez moi, des troubles du sommeil (...) des troubles dépressifs, j'arrivais pas à comprendre cette violence", avait témoigné Eddy de Pretto.

Présentant des profils très divers, les prévenus revendiquaient pour la plupart leur attachement au catholicisme. Lors de l'audience, la procureure avait qualifié leurs messages d'"abus à la liberté d'expression" et rappelé que le "blasphème et les atteintes à la religion ne sont pas réprimés par le droit".

Par la voix d'un de ses avocats, Eddy de Pretto s'est dit "très satisfait" de la décision du tribunal. Ce dernier, ajoute Me Martin Lémery, "rappelle qu'on ne peut pas impunément se livrer au lynchage numérique d'une personne dont les engagements publics, l'orientation sexuelle ou la personnalité ont eu le malheur de heurter certains extrémistes".

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Crédit photo : LOIC VENANCE / AFP