Un assistant parlementaire au Congrès des États-Unis s'est fait virer après qu'un site conservateur a publié une vidéo le montrant en pleine sodomie dans une prestigieuse salle du Sénat américain. S'il reconnaît "un mauvais discernement", l'intéressé dénonce les raisons pour lesquelles il est visé.
Filmer ses ébats n'est pas sans risque, et, le cas échéant, mieux vaut garder la vidéo sous bonne protection, sans quoi les conséquences peuvent être désastreuses. C'est ainsi qu'aux États-Unis, un assistant parlementaire a été licencié après avoir été identifié sur une vidéo le montrant en pleine sodomie, à quatre pattes et en jockstrap dans une salle d'audience particulièrement prestigieuse du Sénat américain, laquelle été publiée ce vendredi 15 décembre par un site d'opinion conservateur. L'identité de l'homme qui tient la caméra, et le postérieur de son partenaire, n'est pas connue.
La police du Capitole a annoncé qu'une enquête est en cours, tandis que Ben Cardin, le sénateur qui employait l'assistant licencié, a fait savoir par voie de communiqué auprès de Politico que ce dernier "n’est plus employé par le Sénat américain". L'intéressé, Aidan Maese-Czeropski, reconnaît dans un post Linkedin publié ce samedi 16 décembre"des actions dans le passé qui montrent un mauvais discernement", tout en dénonçant : "J'ai été attaqué pour mon orientation sexuelle afin de poursuivre un agenda politique".
Haro des conservateurs
L'affaire rappelle furieusement l'opération qui avait visé, en France en février 2020, Benjamin Griveaux, candidat macroniste à la mairie de Paris, qui s'était résolu à abandonner la course électorale après la diffusion de vidéos de masturbation qui lui avaient été attribuées. En octobre, l'artiste russe Piotr Pavlenski a été condamné à six mois de prison ferme pour ces faits, et la compagne de celui-ci, Alexandra de Taddeo, à six mois de prison avec sursis.
Sauf que dans le cas américain, la sextape ne se déroule pas n'importe où, mais dans la salle "Hart 216" du Congrès des États-Unis. Une salle d'audience marquée par le poids de l'histoire puisqu'elle a été le cadre, par exemple, de la commission sur l'attentat du 11 septembre 2001, ou encore du témoignage de James Comey (directeur du FBI) à l'encontre de Donald Trump, rappelle Le Figaro. De quoi donner alimenter l'ire des conservateurs qui s'en donnent à cœur joie contre Aidan Maese-Czeropski. Dans un tweet, le parlementaire de droite Mike Collins a posté une photo d'Anthony Chansley, l'homme immortalisé en peau de bête coiffé de deux cornes lors de l'attaque du Capitole du 6 janvier 2021, face à celle de l'assistant parlementaire en joscktrap avec ce commentaire : "Quelle est la pire profanation ?". Évidemment, les deux événements n'ont pas le même niveau de gravité : dans un cas, on parle d'un assaut violent contre une institution, et dans l'autre d'une sodomie consentie, au mauvais endroit.
Le jeune assistant parlementaire, diplômé il y a trois ans, n'a pas exprimé de regrets. "J'aime mon boulot et je ne manquerai jamais de respect à mon lieu de travail. Toute tentative pour décrire mes actes autrement est inventée", déclare-t-il dans son post Linkedin, menaçant ses détracteurs de poursuites judiciaires. En attendant, le compte Twitter qu'il consacrait à ses photos explicites a été supprimé.
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