La Cour suprême des États-Unis a autorisé une créatrice de sites web à refuser de travailler pour des clients gays au nom de sa liberté de croyances religieuses et d'expression. Une décision d'autant plus inquiétante qu'elle est basée sur un dossier contenant des éléments falsifiés, nouvelle preuve que le lobby réac est prêt à tout pour faire reculer les droits LGBT… Explications.
"C'est une véritable boîte de Pandore qui a été ouverte, et cela vient créer un précédent très dangereux." Spécialiste des droits LGBTQI+ aux États-Unis, Anthony Castet est perplexe depuis la décision de la Cour suprême du 30 juin. Une certaine Lorie Smith, gérante de 303 Creative, une entreprise de création de sites internet événementiels, réclamait le droit d'afficher sur son propre site son refus de travailler pour des mariages homosexuels. Ayant perdu ses premiers procès intentés au niveau de l'État du Colorado, elle a saisi la plus haute juridiction du pays. Celle-ci lui a donné raison, considérant que la liberté d'expression est constitutive de l'aspect créatif de son métier, et l'autorisant ainsi à faire prévaloir ses croyances religieuses sur la loi anti-discrimination de l'État. Une décision inquiétante en soi, et qui l'est devenue doublement depuis que des informations ont été révélées selon lesquelles le dossier de la plaignante se basait sur la demande d'un client… imaginaire. ...