États-UnisGoogle abandonne à son tour sa politique de diversité et inclusion

Par têtu· avec AFP le 06/02/2025
Google abandonne à son tour sa politique de diversité et inclusion.

Alphabet, maison mère de Google, a rejoint la liste des entreprises américaines collaborant avec le trumpisme en confirmant mettre fin à sa politique de diversité, équité et inclusion (DEI).

"Chez Alphabet, nous nous engageons à prendre en compte la diversité, l'équité et l'inclusion dans tout ce que nous faisons et à développer une main-d'œuvre représentative des utilisateurs que nous servons." Inscrite depuis 2021 dans le rapport annuel d'Alphabet, la maison mère de Google, destiné aux investisseurs, cette phrase a disparu dans la dernière version. Contactée ce mercredi 5 février par l'Agence France-Presse (AFP), l'entreprise a confirmé ne plus avoir d'objectifs d'embauche liés à la représentation de différents groupes de personnes. Google rejoint donc la liste des marques qui se rangent du côté du lobby réac sur ce nouveau front : Disney, McDonald's, Ford, Meta, Toyota, Walmart, Jack Daniels…

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Héritage du mouvement des droits civiques des années 1960 aux États-Unis, les programmes de diversité, équité et inclusion (DEI) ont pour but de promouvoir l'égalité des chances en tenant compte, notamment dans le processus de recrutement, de critères tels que l'origine ethnique, le genre, le handicap, l'orientation sexuelle et l'identité de genre ou encore un engagement militaire passé.

Name and shame

Les sociétés américaines ayant choisi de revenir en arrière ces deux dernières années évoquent un arrêt de la Cour suprême en 2023 qui a mis fin aux mesures de discrimination positive dans les admissions universitaires. Mais elles s'alignent surtout sur la droite américaine que ces notions font enrager depuis des années. Avec la réélection de Donald Trump, les langues se délient jusque dans la Silicon Valley… Mi-janvier, sur un podcast conservateur, le patron de Meta, Mark Zuckerberg, a ainsi déclaré : "Je pense qu'une grande partie de notre société est devenue (...) castrée, en quelque sorte, ou émasculée." Et dès le premier jour de son retour à la Maison-Blanche, le président a signé un décret exécutif déclarant "illégaux" les programmes et politiques de DEI au sein de l'État fédéral.

Alphabet emploie plus de 183.000 personnes dans le monde et, d'après son rapport de 2024 sur la diversité, le géant californien des technologies compte 34% de femmes et 5,7% d'employés noirs, contre respectivement 32% et 3,7% en 2020. "Nous nous sommes engagés à créer un lieu de travail où tous nos employés peuvent réussir et bénéficier de l'égalité des chances", a commenté un porte-parole de Google auprès de l'AFP, avant de préciser : "Nous avons mis à jour la formulation dans notre (rapport annuel) pour refléter cette volonté, et en tant que sous-traitant fédéral, nos équipes évaluent également les changements requis à la suite des récentes décisions de justice et des décrets sur ce sujet."

Heureusement, toutes les entreprises américaines ne prennent pas cette direction. Début janvier, le conseil d'administration d'Apple s'est prononcé contre une proposition d'actionnaires visant à mettre fin aux programmes de DEI. Sur ce nouveau front ouvert par le lobby réac contre l'inclusion et la diversité, le name and shame des entreprises qui collaborent avec le trumpisme reprend tout son sens.

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Crédit photo : Wikimedia Commons, Tobias Haase

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