Des roses jetées sur des pénis en érection, un boa albinos entourant le cou d’une jeune femme, un garçon qui urine sur un petit dinosaure en plastique… La Maison européenne de la photographie (MEP) rend hommage au photographe chinois Ren Hang dans une grande rétrospective. Une première en France.

Pionnier de la photographie contemporaine en Chine, il se suicide le 24 février 2017 à l’âge de 29 ans, laissant derrière lui une œuvre inachevée aux clichés crus, certes, mais toujours empreints d’une rare poésie. Ren Hang commence la photographie avec son petit Minolta en 2008, prenant ses amis et sa mère comme modèles. Ses photographies, intelligentes et fortes de corps instables et fragiles, forment des portraits saisissants aux mises en scène burlesques. Ses images — frontales, souvent surexposées et exécutées sur fond blanc — explorent un territoire moite entre érotisme et pornographie, auparavant défriché par d’autres photographes comme Matt Lambert, Robert Mapplethorpe et Ryan McGinley.

Dans son œuvre, Ren Hang donne libre cours à ses fantasmes et autres jeux érotiques, où les orifices sont exhibés sans détour. Il se sert des corps minces et glabres comme objets de désir et d’expérimentation. En Chine, ses images, jugées pornographiques, lui ont d’ailleurs causé tout un tas d’ennuis (interdictions d’exposer, arrestations). À la MEP, le visiteur peut découvrir une sélection de 150 œuvres réunies autour des thèmes chers à l’artiste — le rouge, les couleurs acidulées, sa mère, ses prises de vue nocturnes et ses photos plus "osées" — au côté de son travail d’écriture, moins connu du grand public. En voici un aperçu.

L’exposition « LOVE, REN HANG » est visible jusqu'au 26 mai 2019 à la Maison européenne de la photographie, à Paris. 

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