Des pénis turgescents, des fessiers rebondis mais aussi un sens de l'intimité doublé d'une sensibilité rare : bienvenue dans le monde éclectique de Dante Amoretto.
Rares sont les artistes à pouvoir insuffler une certaine humanité à leurs œuvres homoérotiques. Avec son coup de crayon affûté et son usage astucieux des couleurs, Dante Amoretto fait partie de cette catégorie-là. Diplômé des beaux-arts, ce jeune illustrateur de 29 ans semble vouer un culte à la forme masculine, qu'il n'hésite pas à explorer de manières plurielles au gré de ses dessins parfois délicieusement explicites.
"Je trouve que l'art érotique est exaltant d'une certaine façon, nous explique l'artiste. Ça t'excite mais ça te fait en même temps réaliser que la perfection est quelque chose d'inaccessible". En plus de citer des noms comme J.C. Leyendecker ou encore Drew Struzan en termes d'influences stylistiques, Dante Amoretto avoue être beaucoup inspiré par la pop culture, notamment les animes et le manga. Mais pour ses illustrations les plus suggestives, l'inspiration vient d'endroits bien précis. "Je m'appuie sur des photos comme références, des nudes ou bien des captures d'écran de films porno", confie-t-il sans tabou.
Un coup de gueule à passer
D'un point de vue méthodique, il opte volontiers pour d'indémodables crayons aquarelle "parce qu'ils sont doux et faciles à utiliser", même s'il les troque occasionnellement pour sa tablette graphique bon marché. "Le temps que je passe sur une illustration dépend vraiment de ma motivation, avoue le jeune dessinateur. Je fais beaucoup de variations sur une même illustration avant de me décider sur un résultat. Je dirais que ça peut me prendre de 2 à 6 heures, même si ça peut aller jusqu'à plusieurs jours".
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Bien que ses œuvres représentent surtout des hommes, Dante Amoretto ne conçoit pas son art comme un "art gay", mais simplement comme de l'art érotique. "Je crois que le désir sexuel n'est pas défini par des étiquettes, même si j'admets que l'art gay est toujours mal perçu", explique-t-il. L'illustrateur en profite pour exprimer son mécontentement envers les plateformes sociales. "Les artistes LGBTQ se font plus souvent signaler sur Instagram et plusieurs artistes que j'admire ont vu leur compte désactivé et ont dû recommencer de zéro, déplore-t-il. Ça a aussi été mon cas. Je pense que ça en dit long sur notre culture et les problèmes éthiques vis-à-vis des réseaux sociaux ainsi que nos droits lorsqu'on les utilise".