Jusqu'au 30 janvier prochain, la galerie d'art du 3ème arrondissement parisien accroche les œuvres expressionnistes de l'artiste floridien Hernan Bas. Une série mystique qui désacralise l'image du minet.

Étrange au possible, 2020 s'est avérée être une période longue et délicate pour de nombreux artistes à travers le monde. Dans le cas de Hernan Bas, il semblerait que cette année singulière n'ait pas bridé sa créativité. En témoigne Creature Comforts, son dernier projet actuellement exposé jusqu'à la fin du mois de janvier. Au total, treize tableaux inédits du peintre floridien viennent orner les murs de la galerie Perrotin, en plein cœur de Paris. Des tableaux minutieux où il confirme sa fascination pour le "twink".

La fin de l'innocence

En effet, par le biais de ces multiples œuvres réalisées à compter de mars dernier, Hernan Bas représente la figure archétypale du minet – fine silhouette, traits creusés, visage glabre – pour mieux la nuancer. Chez l'artiste natif de Miami, tout se passe grâce à l'arrière-plan. Le peintre place ses Adonis dans des environnements oniriques, parfois subtilement cauchemardesques. Des portraits où se mêlent danger imminent, désabusement palpable et un sentiment évident d'innocence qui semble s'évaporer.

Rendez-vous fréquent à la galerie Perrotin, Hernan Bas continue à travers cette nouvelle série d'explorer ce qu'il désignait comme étant le "fag limbo" (comprendre "les limbes pédés"). À travers ce terme, il désigne le stade intermédiaire qui lie l'adolescence à l'âge adulte, où la beauté juvénile se mue en virilité presque animale. Dans ses tableaux, cette étape est illustrée comme un purgatoire débordant de couleurs vibrantes et peuplé d'animaux de compagnie tous plus sordides les uns que les autres. Captivant.

L'exposition Creature Comforts se tiendra jusqu'à 30 janvier 2021 au 76 rue de Turenne à Paris.