Alliant son activisme socio-politique avec un sens bien singulier de l'érotisme gay, l'artiste français Tom de Pékin s'est hissé comme un des piliers de la scène queer contemporaine au fil des années. Son travail est exposé à la Galerie Arts Factory.

Jusqu'au 27 mars, la Galerie Arts Factory du 11ème arrondissement parisien accueille une large exposition du travail de Tom de Pékin. De son véritable nom Daniel Vincent, cet artiste français aura contribué à l'essor d'un art contemporain queer dans notre Hexagone. Touche-à-tout, il s'est appliqué dans diverses formes artistiques, du peinture au dessin en passant par la vidéo. Au total, près d'une centaine d'œuvres multi-supports sont présentées sur les quatre étages de la galerie. Une belle rétrospective.

"Les travaux présentés dans cette exposition ont été choisis par intuition et émotion, nous explique Tom de Pékin. Elles rendent compte d'un processus créatif qui s'est construit sur plusieurs années. Les exposer ensemble a pour finalité de mettre en visibilité tout un cheminement, une recherche, un déplacement vers de nouveaux territoires de création quel que soit le médium utilisé". Queer, l'artiste se reconnaît une fibre militante qui traverse grandement ses errances créatives.

Du sexe qui a du sens

"J'avais besoin à la fin des années 90 et au début des années 2000 de me réapproprier un espace artistique et d'affirmer une identité minoritaire à laquelle j'appartiens, détaille-t-il. Après ces douloureuses et violentes années sida qui ont forgé nos luttes, il était temps de montrer que nous étions toujours là malgré cette hécatombe". Tom de Pékin infuse donc ses œuvres avec un message politique plus ou moins fort mais, aussi, avec un attrait particulier pour la sexualité dans son habit le plus érotique. "Il me plaît de penser qu'une œuvre picturale est réussie si elle a la générosité de me proposer un endroit, un coin précieux où je peux imaginer faire des rencontres sexuelles, derrière un rocher, dans un pré, au bord d'un lac…", ajoute-t-il. Un joli clin d'œil à la sublime affiche qu'il avait réalisée pour L'inconnu du lac en 2013.

L'exposition Où vont les fleurs du temps qui passe ? se tiendra donc jusqu'au 27 mars à la Galerie Arts Factory, située au 27 rue de Charonne à Paris. L'espace est ouvert du lundi au samedi de 11h30 à 18h et le dimanche de 14h à 18h.

Crédit photo : Cécile Brousté