Voici les 10 séries queers qu'il ne fallait pas manquer en 2020

Lorsqu’on a appris qu’une déclinaison en série de Love, Simon était dans les tuyaux, la hâte était palpable. Et pour les amateurs du film originel, pas de déception possible : la tonalité feel good est intacte, les moments mignons sont légion et, oui, on est vite tombés sous le charme de Victor et son bien-aimé Benji. Bien qu’elle prenne peu de risques en termes de narration et laisse une sensation de déjà-vu, Love, Victor demeure la série ado sincère et attendrissante que bon nombre d’entre nous auraient aimé voir sur nos téléviseurs pendant la puberté. Mention spéciale à son huitième épisode « Boys’ Trip », qui explore davantage les nuances et pluralités de l’identité queer, bon présage pour la saison 2 de ce spin-off actuellement en production.

Où la regarder ? Pas de chance, aucun diffuseur n’a encore mis la main sur la série.

Suite à une troisième salve d’épisodes jugée décevante par certains fans – une partie n’avait pas digéré la définition bancale de la pansexualité proposée par la série –, Big Mouth passe enfin la quatrième. Et si les rires sont peut-être moins fréquents qu’à l’accoutumé, cette saison 4 parvient à viser juste de par une exploration plus introspective de ses personnages. Plus que jamais, la série animée montre qu’elle sait apprendre de ses erreurs et propose des intrigues ancrées dans une modernité bienvenue, parlant aussi bien de « code-switching » que d’anxiété et de coming out. En prime, Big Mouth accueille son tout premier personnage trans, doublé par Josie Totah.

Où la regarder ? Sur Netflix.

D’abord, High Fidelity fut un roman de Nick Hornby. Puis, un long-métrage des années 2000 avec John Cusack en tête d’affiche. Mais en 2020, la même histoire a été actualisée pour s’ancrer dans son époque. Le Rob bougon et un tantinet macho de l’œuvre originelle s’est alors mué en jeune femme bisexuelle (jouée avec brio par une attachante Zoë Kravitz), ouvrant ainsi le champ des possibles. Tristement annulée au bout d’une seule et unique saison, High Fidelity restera dans nos esprits pour son approche délicate des sentiments amoureux et de la sexualité. Mais aussi, et surtout, pour sa bande-son débordante de classiques de genres musicaux ultra-variés.

Où la regarder ? Sur Starzplay.

En plus de l’excellent dénouement de She-Ra, les princesses au pouvoir sur Netflix, les lesbiennes sortent victorieuses de cette année autrement maussade avec Harley Quinn. En saison 2, la série animée – destinée à un public adulte, précisons-le – offre enfin l’opportunité à son anti-héroïne de questionner son orientation amoureuse. Et, ainsi, de proposer une représentation queer bienvenue dans un univers de DC comics tout de même très hétéronormé. Mais en plus de s’être montré plus inclusive qu’à ses débuts, Harley Quinn continue de briller avec une écriture incisive, des punchlines référencées et un ton méta qui en ravira plus d’un.

Où la regarder ? La série reste malheureusement inédite en France.

Après son long-métrage acclamé Skate Kitchen, la réalisatrice Crystal Moselle revisite le milieu du skateboard new-yorkais du côté de HBO. Avec Betty, elle braque sa caméra sur les vies entremêlées d’un groupe d’amatrices de planche à roulettes. Une bande éclectique aux identités diverses, ce qui permet à cette dramédie de parler de queerness avec une aisance qui fait du bien. Éminemment féministe, la série s’apparente également à une ode vibrante à la sororité.

Où la regarder ? Sur OCS.

Pour son premier périple en terres sérielles, Luca Guadagnino propose un sacré tour de force. Fidèle à ses origines italiennes, le cinéaste nous embarque dans une caserne militaire près de la côté vénitienne, alors que deux ados en pleine crise identitaire se rencontrent pour la première fois. Une amitié intense naît entre eux et menace de bouleverser aussi bien leur vie que celles de leur entourage. Parfois déroutante de par la nonchalance de ses personnages, We Are Who We Are se situe à bien des égards dans la lignée de Call Me by Your Name, auscultant avec la même bienveillance et curiosité l’identité queer au-delà des étiquettes qu’on chérit tant.

Où la regarder ? Bientôt sur Starzplay.

Comparée à Euphoria à cause de thématiques qui se font un tantinet écho, Grand Army mérite d’être reconnue au-delà de ce parallèle peu justifiable. Inspirée d’une pièce de théâtre signée Katie Cappiello (qui est ici créditée en tant que showrunneuse), ce teen drama américain scrute le quotidien de cinq lycéens de New York. Si elle s’attaque à des sujets épineux comme la culture du viol, le consentement ou encore le racisme institutionnalisé, la série n’oublie pas d’apporter toujours de la mesure à son propos général. En plus de sa B.O. soignée, Grand Army marque les esprits avec sa réalisation tout aussi léchée, au carrefour entre anxiogène et lumineuse.

Où la regarder ? Sur Netflix.

Elle est passée sous le radar de beaucoup et c’est bien dommage ! Cette coproduction américano-britannique s’intéresse à un groupe de jeunes diplômé·e·s effectuant leurs premiers pas dans une banque d’investissement réputée, le tout dans le quartier de la City à Londres. Bien qu’on ne comprenne pas toujours grand-chose au jargon financier employé à chaque épisode, les enjeux demeurent toujours limpides. Tout comme son propos sous-jacent : Industry est une plongée captivante dans un milieu où tout va trop vite, à travers les yeux de plusieurs personnes issues de minorités. Un angle novateur et salutaire, qui permet à la série de s’ériger comme une critique parfois caustique de notre société contemporaine.

Où la regarder ? Sur OCS.

Il aura fallu six saisons pour que les cérémonies américaines reconnaissent enfin la magie de Schitt’s Creek, sortie victorieuse des derniers Emmy Awards. À raison ! Après nous avoir narré l’adaptation difficile d’une famille dépouillée au sein d’une bourgade paumée, la série canadienne propose un clap de fin hautement satisfaisant. En concevant un microcosme désopilant et bienveillant où l’homophobie n’existe tout simplement pas, Schitt’s Creek se place comme un bijou du petit écran qu’on a envie de préserver. Son humour caractéristique et sa vision quasi utopiste font qu’elle frôle de peu le sommet de ce top 10 annuel.

Où la regarder ? Alléluia, Canal+ vient d’acquérir les droits de diffusion de la série pour 2021.

Personne n’aurait pu prédire le grand huit émotionnel qu’allait nous offrir Michaela Coel. Plusieurs années après sa comédie déjantée Chewing Gum, la créatrice britannique prouve qu’elle a du talent à revendre avec ce chef-d’œuvre fascinant et peu conventionnel. I May Destroy You, c’est avant tout l’histoire d’Arabella, une jeune écrivaine qui doit apprendre à se reconstruire après avoir été violée. Mais au-delà de son évolution complexe, la série creuse aussi ses personnages secondaires. À l’instar de Kwame, le meilleur ami de l’héroïne, qui permet à la série de passer au crible la culture du plan cul dans le milieu gay. De loin l’un des objets sériels les plus puissants de cette année 2020, voire de ces dernières années.

Où la regarder ? Sur OCS.