pornoLes révélations d'Élodie Gossuin sur la transphobie du concours de Miss Univers

Par Nicolas Scheffer le 27/10/2020
Miss Univers

Les organisateurs de Miss univers en 2001 ont fait subir des mauvais traitements à Élodie Gossuin, la croyant transgenre. Dans une vidéo, l'ancienne miss raconte.

"Je suis convoquée par la chaperonne francophone", se souvient Élodie Gossuin, à l'époque Miss France. Elle se rappelle qu'en 2001, alors qu'elle candidate pour devenir Miss Univers, la coach la fusille du regard. La mannequin ne pensait pas être convoquée très officiellement... à cause de ses mains.

D'abord, Élodie Gossuin ne comprend pas. "Je n'ai pas fait de cinéma porno, de photos érotiques, je ne suis pas enceinte, je ne suis pas mariée...", cherche-t-elle devant la camera de Teva dans le documentaire Trump, l'homme qui n'aimait pas les femmes. En réalité, selon elle, les responsables "l'accusent" d'être une personne transgenre.

Recalée pour de grandes mains

La mannequin dit ne pas comprendre. Lorsqu'elle demande des preuves qu'elle serait un homme, "on me répond très sérieusement 'vous avez de grandes mains'", se remémore-t-elle. La Miss se met alors à rire devant ses détracteurs, elle pense à une caméra cachée, un test de passage, un bizutage... Ces rumeurs seraient nées dans un équivalent du Gorafi.

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Mais les organisateurs vont plus loin. "On me demande de rester dans ma chambre, on m'y enferme" poursuit la miss. Avant d'apprendre que pour concourir à Miss Univers, elle devra "subir un test gynécologique devant une caméra". La jeune femme qui est alors âgée de 21 ans refuse évidemment. Elle participera tout de même au concours, ne pouvant pas être disqualifiée pour ses mains. Selon Paris Match, la Miss a voulu rendre public un extrait de naissance.

Applaudie par Trump qui salue le buzz

La jeune femme termine dans le Top 10 du concours, applaudie par... Donald Trump, le président du concours. Celui qui devient président des États-Unis quinze ans plus tard la félicite : cette édition du concours a fait un gros buzz. Elle comprend alors que tout avait été orchestré pour faire parler du concours organisé par Donald Trump.

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À l'époque, sa plainte n'avait pas abouti. "C'est un système qui a profité de moi et qui a fait le buzz sur ma personne, mon intégrité, la femme que je suis", souffle Élodie Gossuin avant de regretter que "ce système fonctionne encore", selon elle. Depuis 2012, toutefois, le concours est ouvert aux femmes trans.

 

Crédit photo : Capture d'écran Teva