La ville de Quimper a voté ce jeudi 1er avril, une proposition pour devenir une "zone de liberté LGBTQI+". Cette initiative fait écho aux zones "sans LGBT" en Pologne.
Article mis à jour le 03/04/2021 à 09:42
L'initiative vise à répondre aux zones "sans LGBT" en Pologne. Quimper a adopté jeudi 1er avril une proposition faisant de la commune du Finistère une ville "de libertés LGBTQI+". Une première en France, mais aussi en Europe. Cette initiative rappelle une autre, qui a été prise au niveau européen, à l'initiative de l'eurodéputé (En Marche) Pierre Karleskind, également élu breton.
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Une initiative symbolique, donc. Mais "pour des personnes, et notamment des jeunes non normés (sic) savoir qu’il existe une zone de liberté où ils peuvent être eux-mêmes, ça peut sauver des vies", pointe Karim Ghachem, conseiller municipal LREM dans les colonnes de Ouest-France. Pour être adopté, ce vœu a convaincu la majorité du Conseil municipal, à majorité socialiste.
" Certes, il y a encore beaucoup à faire pour mieux inclure les personnes LGBTQI+, notamment concernant les formulaires administratif. Mais cette action symbolique, est très importante pour afficher notre soutien aux personnes LGBTQI+", dit à TÊTU Karim Ghachem, ouvertement gay. "Je viens d'une famille franco-tunisienne, et depuis la Tunisie, je voyais les Marches des Fiertés en France. Je me disais 'enfin un endroit où l'on peut être libre'"
Un engouement breton
L'année dernière, la première association LGBTQI+ quimpéroise a été fondée. "Si l'on souhaite un lieu de convivialité où l'on peut parler de ses problèmes mais aussi simplement rencontrer d'autres personnes comme nous, il faut faire une heure de route pour aller à Rennes, regrettait la présidente de Phénix, Doriane Kabahizi, dans TÊTU. "En créant l'association, je ne m'attendais pas à un tel engouement", poursuivait-elle.
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Résultat, l'initiative pourrait faire tâche d'huile en Bretagne. "Les conseillers municipaux de Plomeur, Vannes, Brest ou encore Strasbourg devraient prochainement déposer des vœux similaires", a noté Pierre Karleskind dans le journal local. En Île-de-France, Paris se proclame "capitale des droits LGBTQI+".
Une initiative européenne
Le 11 mars, le Parlement européen a proclamé l'UE "zone de liberté pour les personnes LGBTQI+". L'eurodéputé avait expliqué son initiative dans TÊTU : "C'est une réaction symbolique pour contrer ce qu'il se fait depuis deux ans et qui se développe également en Hongrie", disait-il.
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Quelques mois plus tôt, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen a qualifié ces zones dites "sans LGBT" de "zones sans humanité". Une condamnation symbolique qui n'a pas empêché les autorités polonaises de mettre des "pressions politiques" pour que le ministre français des affaire européennes ne s'y rende pas. Le ministre a appelé dans TÊTU à utiliser tous les outils disponibles pour empêcher ces zones. Et notamment, d'ouvrir une procédure d'infraction contre la Pologne.
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