LGBTphobieRoyaume-Uni : un ado de 12 ans se suicide après avoir subi du harcèlement homophobe

Par Nicolas Scheffer le 26/05/2021
suicide ado

Une enquête de police met en avant le caractère homophobe du harcèlement dont a été victime un jeune garçon de 12 ans qui s'est donné la mort en Grande-Bretagne.

Le suicide d'un jeune garçon de 12 ans, le 15 octobre 2019, suscite beaucoup d'émotion. À Sidmouth, dans le sud-ouest de Angleterre, une enquête de police, révélée ce lundi 24 mai, indique que le jeune pré-adolescent était martyrisé par ses camarades de classes. La cause ? Quelques mois avant son geste, il questionnait son orientation amoureuse. Et selon les enquêteurs, le jeune homme recevait en permanence des insultes homophobes.

"Fais nous une faveur, scarifies-toi", auraient demandé des harceleurs à Riley, selon l'enquête de police qui vient d'être dévoilée. Le pré-adolescent était la cible de harcèlement. Selon sa mère, citée par l'enquête, il était bousculé dans les couloirs de l'école. Ses camarades le tapaient dans le parc et l'avaient même poussé sur la route. Son fils, dit-elle, était "doux et bienveillant".

"Il m'aurait dit si quelque chose n'allait pas"

"Il avait peur d'aller à l'école et au parc de peur d'être harcelé", a-t-elle encore déclaré. Après les vacances d'été, en 2019, sa mère l'a retiré de l'école et lui a fait suivre ses cours à la maison. C'est à ce moment qu'il aurait confié à sa mère qu'il se posait des questions à propos de son orientation amoureuse. Sa mère confirme qu'il lui avait confié préférer les garçons. "Comme il était jeune, je ne le voyais pas comme une préoccupation majeure", dit sa mère citée par Devon Live, un quotidien local.

"Nous étions proches, il m'aurait dit si quelque chose n'allait pas", assure sa maman. Quelques jours avant sa mort, Riley avait vu des amis et semblait heureux, ajoute-t-elle. Mais alors qu'il voyait son médecin pour une visite de routine, il a fait part d'anxiété à propos de l'école. En rentrant à la maison, mère et fils ont eu une discussion à propos de son retour ou non dans la classe. Notamment parce qu'elle devait aller au travail et le laisser seul. Ce jour-là, justement, elle a dû partir.

46% des écoliers britanniques mal à l'aise à l'école

En revenant vers 16 heures, elle a trouvé son fils inconscient et froid. L'autopsie a ensuite confirmé qu'il s'est donné la mort par asphyxie. Et la police a conclu qu'il n'a pas été la victime d'un homicide. Quelques heures avant sa mort, Riley a envoyé un message à un ami. "Je dois retourner à l'école", écrit-il. Selon l'un des quelque 30 jeunes camarades interrogés par la police, Riley avait déjà menacé de se pendre. Un autre indique que Riley lui a confié ne pas vouloir vivre longtemps.

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Une étude anglaise rapporte la difficulté pour les jeunes LGBTQI+ d'être eux-mêmes à l'école. Détaillée par Pinknews, elle indique que 46% des écoliers britanniques ne se sentent pas en sécurité pour faire leur coming out. Surtout, les encadrants ne voient pas le problème : alors que 42% des jeunes disent que les insultes LGBTphobes sont régulière dans l'école, seuls 26% des enseignant pensent que c'est le cas.

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Si vous ressentez le besoin de parler, des lignes d'écoute sont disponibles. Suicide écoute est disponible 24h/24 et 7/j7 au 01 45 39 40 00

Crédit photo : Capture d'écran Facebook/ Jack Holmes