Une étude scientifique américaine confirme les effets bénéfiques sur la santé d'une masturbation régulière chez l'homme. Ainsi, ceux qui déclarent un rythme d'éjaculation élevé dans le mois sont moins susceptibles de développer un cancer de la prostate.
"Masturbation excessive", "masturbation compulsive"… Depuis qu'existe Internet, on sait grâce aux recherches Google que la fréquence de la branlette est une question qui travaille beaucoup les garçons, lesquels s'avèrent nombreux à tenter de se rassurer en ligne sur le rythme de leur propre pratique, voire à trouver comment arrêter la masturbation. Eh bien, n'en faites rien ! Car si l'on sait aussi de longue date que l'exercice onaniste génère de nombreux effets bénéfiques pour la santé, la science le confirme sans cesse : d'après une dernière étude des prestigieuses universités américaines de Boston et Harvard, éjaculer au moins 21 fois par mois réduirait d'un tiers le risque de développer un cancer de la prostate. Un orgasme par jour ouvré contre le cancer : voilà un slogan encore plus engageant que les cinq fruits et légumes de mangerbouger.fr.
Éjaculation : il faut continuer adulte
La prostate, pour ceux qui ne l'ont pas encore trouvée, c'est cette glande masculine qui produit le liquide séminal – elle fait la taille d'un châtaigne et vous pouvez la trouver en insérant un doigt dans le rectum puis en cherchant sous la vessie, là… un peu plus haut… vous y êtes ! Son cancer est le plus répandu chez les hommes en France, avec plus de 50.000 nouveaux cas par an. Concrètement, donc, "un homme sur huit développera un cancer de la prostate avant l'âge de 75 ans", indique l'association française d'urologie. S'il peut se guérir, dans celui-ci comme dans les autres, "la prévention du cancer a un rôle clé à jouer", rappelait encore en décembre dernier la Directrice du le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC).
"La fréquence de l'éjaculation peut être inversement liée au risque de cancer de la prostate"
Or donc, les scientifiques de l'étude suscitée, dont les travaux sont accessibles via le site d'urologie européenne (European Urology), ont travaillé sur une cohorte de 31.925 hommes, dont ils ont suivi la fréquence d'éjaculation, tenez-vous bien, durant près de vingt ans : de 1992 à 2010. Le tout, bien sûr, à parti d'un questionnaire d'auto-déclaration, destiné à mesurer l'évolution de leurs rythmes masturbatoires. Et leur conclusion couronne les efforts des plus assidus : "Les preuves suggèrent que la fréquence de l'éjaculation peut être inversement liée au risque de cancer de la prostate (PCa), une maladie pour laquelle peu de facteurs de risque modifiables ont été identifiés." En clair : non seulement éjaculer fréquemment est une bonne pratique de prévention du cancer de la prostate mais en plus, c'est à peu près la seule prévention efficace pour l'heure identifiée.
Une "preuve supplémentaire", soulignent les scientifiques "d'un rôle bénéfique de l'éjaculation plus fréquente tout au long de la vie adulte dans l'étiologie du PCa [cancer de la prostate, ndlr]". Car c'est bien sur ce point que cette étude est éclairante : il s'agit de conserver une fréquence d'éjaculation relativement élevée à l'âge adulte, c'est-à-dire ici entre 40 et 49 ans. Et sa mise à jour 2021 apporte cinq années d'observation de plus que sa précédente édition, en 2016, quand les mêmes chercheurs avaient déjà identifié que les hommes qui éjaculaient le plus (toujours au moins 21 fois par mois) avaient un risque de cancer de la prostate 20% plus faible que ceux qui éjaculaient le moins, soit 4 à 7 fois par mois. Alors, boys, on oublie les siècles de culpabilisation et à vos agendas, pour une nouvelle routine santé !
LIRE AUSSI >> Masturbation masculine : les tendances de la saison 2021
Crédit photo : Nina Luong / Unsplash