L'ancien footballeur de l'équipe de France s'est exprimé à l’Assemblée sur les discriminations dans le sport. Lilian Thuram a plaidé pour plus de pédagogie autour des conséquences dramatiques de l'homophobie.
Une colère froide et un constat implacable. Auditionné à l’Assemblée nationale ce jeudi 9 novembre, Lilian Thuram a dressé un tableau édifiant de l'homophobie dans le sport. L'ancien international français était invité à s'exprimer sur le racisme, l’homophobie et l’ensemble des discriminations, dans le cadre d’une commission parlementaire sur "les défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport".
"Quand on parle d’homophobie, les gens n’ont pas conscience des mots", analyse l'ancien footballeur de l'équipe de France. Puis, à l'évocation des maillots arc-en-ciel que certains joueurs refusent de porter, l'allié de toujours est pris par l'émotion. "Je vais essayer de rester calme, prévient-il. L’homophobie c’est la violence, c’est le droit de tuer des gens (...). Ce sont des enfants qui se retrouvent à la rue (...), des enfants qui se suicident parce qu’ils sont homosexuels. Mais ils se suicident à cause de qui ? À cause de nous."
Lilian Thuram: "Si vous donnez un maillot arc-en-ciel aux gens sans leur expliquer ce qu'est l'homophobie, ils ne comprennent pas" pic.twitter.com/9nOmzJ23Ho
— BFMTV (@BFMTV) November 9, 2023
"Expliquer l’homophobie"
Et Lilian Thuram de souligner qu'on ne peut pas demander aux joueurs de porter des maillots aux couleurs arc-en-ciel du drapeau LGBT sans "leur expliquer que c’est ça, l’homophobie". "Si vous demandez à des gens de participer à un truc qu’ils ne comprennent pas, ils ne comprennent pas la gravité des choses", développe-t-il.
Une prise de position salutaire et courageuse qui met les instances dirigeantes du football français face à leurs responsabilités. Depuis la reprise de la saison 2023-2024, des chants homophobes ont encore résonné dans les stades lors de plusieurs matchs. Ce fut le cas lors du classico entre le PSG et l'OM, le 24 septembre au Parc des Princes. La balle est désormais dans le camp de la Ligue de football professionnelle...
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Crédit photo : capture d'écran Assemblée nationale