Visibilité lesbienne : 14 personnalités importantes en France

C’est une actrice époustouflante doublée d’une icône valeureuse et puissante.

Car en plus d’être l’une des rares comédiennes françaises à prendre part au mouvement #MeToo (en révélant avoir été victime d’attouchement et de harcèlement sexuel par le réalisateur Christophe Ruggia quand elle était adolescente), à donner de la voix contre la pédophilie et Polanski, Adèle Haenel est une actrice fascinante aux choix exigeants et souvent, comme elle, politique.

Parmi ses œuvres-clés, 120 battements par minute et ses collaborations remarquées avec Céline Sciamma, de Naissance des pieuvres et à Portrait de la jeune fille en feu qui aura embrasé l’année 2019. L’ascension d’Adèle Haenel ne fait que commencer, puisqu’elle a signé courant 2020 avec CAA, une agence hollywoodienne. On n’a pas fini de l’admirer.

Impossible d’évoquer Adèle Haenel sans avoir envie de mentionner celle qui l’a faite renaitre au cinéma: Céline Sciamma. À 42 ans, la réalisatrice pontoisienne peut se targuer d’être une des plus grandes cinéastes actuelles. Ses nombreux films – de Tomboy à Bande de filles en passant par son acclamé Portrait de la jeune fille en feu – passent au crible des thématiques qui lui sont chères : la sororité, l’identité de genre ou l’homosexualité féminine. Son génie (lesbien) irradie régulièrement les oeuvres des autres. Quand elle passe au scénario chez Téchiné, elle permet au réalisateur des Roseaux Sauvages de signer l’un de ses meilleurs films de ces dernières années.

On attend avec impatience la sortie de son nouveau film Petite Maman, dès que le covid nous lâchera la manche.

À tout juste 24 ans, Hoshi, de son vrai nom Mathilde Gerner, carbure. Elle s’est très rapidement fait un nom sur la scène musicale française avec des titres tout de go et entêtants. Mais c’est avec son morceau « Amour censure » qu’elle a apporté une visibilité bienvenue à la communauté LGBT+. Elle y dénonçait la haine gratuite et irrationnelle dont sont victimes les concerné·e·s.

La chanteuse versaillaise a fait parler d’elle avec un bisou lesbien sur la scène des Victoires de la musique en février 2020. Baiser qui lui aura valu une déferlante de cyberharcèlement. La chanteuse s’est aussi remettre à sa place les chroniqueurs musicaux sur le retour s’attaquant gratuitement à son physique. La réédition de son deuxième album Sommeil levant est prévue pour le mois de juin prochain.

Bien qu’elle écrive « des chansons lesbiennes parce que c’est ma vie, pas pour brandir le drapeau LGBT », la musicienne lyonnaise a bel et bien conscience que l’on manque en France de figures lesbiennes. Son deuxième album,  le très beau Les failles, est accueilli par un succès énorme.

Libre et sans filtre, Claire Pommet (son vrai nom) est aussi une voix féministe dans une industrie musicale pas toujours jolie-jolie. Elle a récemment dénonçé les expériences sexistes dont elle a été victime.

La rousse d’Avignon fait partie de cette génération d’artistes qui n’ont pas peur de brandir haut et fort leurs convictions. Artiste engagée, Suzane défend l’écologie, le féminisme et a pros position pour la PMA pour toutes.

Dans son clip soigné de « L’appart vide » comme lors de sa prestation aux dernières Victoires de la musique, elle se met en scène avec des femmes. Dans la vie, la chanteuse est en couple avec son amour de lycée. Comme quoi, c’est possible !

Entrepreneuse et comédienne affirmée, la blonde fétiche d’Instagram au sens de l’humour implacable a pris ses marques depuis plusieurs années sur les réseaux sociaux, où elle enchaîne les stories poilantes sur les aléas de son quotidien. Au gré de ses drôles de tribulations filmées smartphone à la main, Marie Papillon évoque, dès qu’elle le peut et de manière naturelle, son homosexualité.

Au-delà de ses centaines de milliers de followers, elle s’adressera prochainement à un public plus large grâce à Marie et les choses, une première série qu’elle scénarise et dont elle sera la tête d’affiche. Plus tard dans l’année, elle sera au casting de Jeune & Golri pour OCS.

Grâce à elle, la scène du stand-up francophone est devenue un peu plus friendly. Ouvertement lesbienne, Shirley Souagnon n’a jamais tu son homosexualité. Au contraire, elle n’hésite pas à y faire référence dans ses sketchs désopilants, parfois même pour éveiller les consciences comme ce fut le cas durant la période décisive du mariage pour tous. Depuis l’automne 2019, elle est la propriétaire d’un comedy club, le premier dans notre Hexagone à être inauguré par une humoriste femme. Il était temps !

Vous avez peut-être eu la chance de la voir mixer au Rosa Bonheur, où elle est artiste résidente ou sur Zoom, où elle a sauvé beaucoup d’entre nous de la morosité des confinements à répétition. Plus qu’une DJ talentueuse, Barbara Butch s’est imposée comme une militante acharnée, soutenant les travailleuses du sexe en ces temps difficiles ou en posant nue en une de Télérama afin de dénoncer et lutter contre la grossophobie. Et rien que pour ça, on lui dit merci !

Avocate de formation, Constance Debré a délaissé les tribunaux depuis plusieurs années pour inaugurer une carrière d’écrivaine. Paru en début d’année 2020, son livre Love me tender a été l’un des plus gros cartons littéraires de la rentrée. Au travers de ce récit d’autofiction, elle explore des thématiques fortes comme le changement, la complexité du lien maternel et, inévitablement, l’homosexualité féminine. En espérant que son prochain roman suive la même trajectoire !

C’est une poète. Une des plus belles plume de la littérature française. Ecrivain, algérienne par son père et Bretonne par sa mère, Nina Bouraoui possède l’un très beau palmarès littéraire mais surtout une subjugante collection d’œuvres– dont la plus récente, Otages, est repartie avec le prix Anaïs Nin en 2020. Elle passe avec une aisance rare du roman à l’autofiction. Et les lecteurs et les lectrices du magazine TÊTU ont la chance de pouvoir lire ses chroniques dans chaque nouveau numéro.

Son tout premier roman, La Petite Dernière, a secoué le milieu littéraire en 2020. Ouvertement lesbienne et issue d’une famille musulmane, l’écrivaine évoque au sein de son livre la manière dont elle parvient à concilier son identité homosexuelle avec sa croyance en l’islam. Une voix inédite.

Impensable de parler de personnalités ouvertement lesbiennes sans citer Virginie Despentes. L’autrice et réalisé de Baise-moi a empouvoiré toute génération de féministes avec King Kong Théorie. Et lorsqu’elle prend la plume pour soutenir Adèle Haenel, cela donne un texte coup de poing publié juste après la cérémonie des César en 2020 : « On se lève et on se casse ».

Cofondatrice de l’Association des journalistes LGBT, Alice Coffin a d’abord longtemps été le journalisme avant de devenir femme politique. Elue à l’été 2020 conseillère du 12ème arrondissement parisien elle va faire couler l’encre avec son livre Le Génie lesbien, qui lui vaut une attention médiatique particulière. Elle y invite les femmes à tenter avec elle une expérience: s’extraire du regard des hommes. Politiquement, Alice Coffin ose. Elle est là quand il s’agit de pointer les amitiés de l’adjoint à la culture de Paris Christophe Girard avec l’écrivain pédophile Gabriel Matzneff. Elle est encore là quant il s’agit de dénoncer la volonté du conseil de Paris d’inaugurer une plaque au nom d’un ancien élu particulièrement homophobe, Claude Gloasguen. C’est ça aussi le « génie lesbien ».

Bon, d’accord, on triche un peu (beaucoup). Angèle est belge, certes, mais au vu de sa popularité sur le sol français, on s’est dit qu’on pouvait faire une petite incartade afin qu’elle figure dans ce classement. À 25 ans, l’idole des jeunes est aussi devenue une icône lesbienne suite à son coming out sur Instagram.

Une sortie du placard toute en subtilité qui lui a aussi permis d’assumer au grand jour sa relation avec Marie Papillon. Discrète sur sa vie privée, la chanteuse bruxelloise n’hésite pas à se montrer engagée pour la cause queer dans ses stories sur les réseaux sociaux ou bien dans ses morceaux, à l’instar de son incontournable « Ta Reine ».