Qui succèdera à l'actuelle direction collégiale composée de 28 membres lors du Congrès du PS en mars 2018 ? Luc Carvounas, ouvertement gay, député Nouvelle Gauche, est le premier à se lancer dans ce qui semble être un des nouveaux travaux d’Hercule : la refondation du Parti socialiste.
Il l’a annoncé sur France 2 le 30 novembre dernier :
Je suis candidat à pouvoir participer à la reconstruction de cette famille. Je l'ai dans les tripes, c'est mon histoire.
Luc Carvounas, député Nouvelle Gauche, ouvertement gay, prépare un livre, fait le tour des "fédés" et pose dans Paris Match avec son mari début décembre. Une façon « ancien monde » de faire campagne pour celui qui veut la jouer "rose, rouge, vert" en rassemblant ceux qui ne se reconnaissent ni dans Macron, ni dans Mélenchon. Mais son passé de Vallsiste (directeur de campagne de l’ex-Premier ministre lors des primaires du PS en 2011 et 2016, ainsi que celui de Claude Bartolone lors des régionales de 2015 en Île-de-France) va être difficile à effacer. Le député revendique désormais sa liberté, depuis sa décision de soutenir Emmanuel Macron et non Benoît Hamon, malgré l'engagement de soutenir le vainqueur de la primaire. Désormais, pour lui, le sujet Valls est "terminé". "La rupture s’est faite sur le fond", rappelait-il dans 20 minutes fin novembre. Il lorgne plutôt désormais du côte des équipes de campagne d'Arnaud Montebourg et de la jeune garde des élus du parti pour en prendre la tête lors du Congrès du PS en mars 2018.
Un parcours inverse de celui d’Olivier Dussopt, député PS, artisan du mariage pour tous, entré au gouvernement d’Edouard Philippe en novembre 2017.
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Mariage pour tous, même les députés
Le 11 juillet 2015, Luc Carvounas, alors sénateur (depuis 2011) et maire socialiste d’Alfortville (depuis 2014), épousait son compagnon Stéphane Exposito. Il était le premier parlementaire homo français à convoler depuis l’adoption du mariage pour tous, deux ans auparavant.
Depuis, parmi les politiques mariés grâce à la loi Taubira figurent les élus parisiens Christophe Girard, Bruno Julliard, ou encore l'ancienne maire PS de Dreux, Françoise Gaspard, l’une des rares femmes politiques à avoir fait son coming-out en France.
Luc Carvounas déclarait alors à l’AFP :
Je m’étais fait à l’idée que ce moment m’était interdit, que je ne vivrais jamais ça parce que j’étais gay : choisir une alliance ! Mais là, tout d’un coup, on nous parlait comme à tous les futurs mariés. À Alfortville, tous les habitants savent qui est mon compagnon, de la petite mamie au commerçant. Il participe à mes côtés, quand il est disponible, parce que nous sommes un couple, à toutes les manifestations officielles.
"Je n’ai jamais fait de mon homosexualité un étendard. Je ne voulais pas forcément pointer du doigt quelque chose qui pour moi est normal", avait-il également expliqué aux Inrocks, ajoutant avoir reçu "des messages homophobes et même (avoir) été menacés", lui et son mari. "Heureusement, nous avons reçu beaucoup plus de soutiens, et de toute part. J’ai même reçu un texto de félicitations de Jean-Christophe Fromantin. C’est bien la preuve que la société avance", disait-il à propos du député-maire de Neuilly-sur-Seine, opposant à la loi Taubira.
Parcours obligé pour les candidats en quête de notoriété, Paris Match lui a ouvert ses colonnes pour une longue interview et une séance photo familiale.
Luc Carvounas, cet inconnu qui rêve de diriger le PS https://t.co/NQ8tC5fHc6 pic.twitter.com/y02zQbevYf
— Paris Match (@ParisMatch) 7 décembre 2017
Un premier secrétaire homosexuel serait une première. Mais il ne semble pas en faire grand cas : "Ce qui pourrait être une difficulté chez d’autres ne l’est pas au PS, un parti moderne, assure Luc Carvounas. Mon moteur, c’est l’égalité", confie le député. Pas sûr que cela soit un programme suffisant pour être un "reconstructif", mais en attendant les autres candidatures, il trace son sillon médiatique.
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