Le président du RC Toulon (RCT), Mourad Boudjellal, a écopé, mardi 17 juillet, d’une lourde amende de 75 000 euros par l’European Professional Club Rugby (EPCR) pour ses propos tenus en janvier dernier visant l'organisme et jugés homophobes par celui-ci, selon l’AFP.
Une lourde amende. Le président du RC Toulon, Mourad Boudjellal a écopé, mardi 17 juillet d’une amende de 75 000 euros par l’European Professional Club Rugby (EPCR). Il est accusé d’avoir tenu des propos « qui, entre autres démontraient un comportement homophobe, et faisaient preuve de discrimination, insultaient différents groupes et jetaient le discrédit sur le rugby par des attaques, des critiques et des paroles dénigrantes » lors de la cinquième journée de Coupe d'Europe entre Toulon et Trévise, le 14 janvier dernier.
La commission de discipline indépendante de l'EPCR, réunie à Londres le 4 juillet, a également annoncé avoir infligé 25 000 euros d'amende avec sursis à Mourad Boudjellal. Elle a aussi sanctionné le club du RCT d'un retrait de cinq points avec sursis, dans un délai de trois ans, si une nouvelle infraction était constatée.
A l'époque, après avoir appris qu'une enquête visait son joueur Mathieu Bastareaud au sujet d'une insulte à caractère homophobe, Mourad Boudjellal avait alors déclaré, dans une interview au site spécialisé Rugbyrama :
«A mes yeux, on parle d'une insulte qui est entrée dans le langage commun. A aucun moment, Mathieu Bastareaud n'a voulu juger l'orientation sexuelle du joueur en question. C'est comme quand il m'arrive de traiter quelqu'un de fils de p..., je ne connais généralement pas sa mère. Je ne suis pas non plus homophobe mais j'ai déjà insulté quelqu'un de pédé. C'est comme entré dans les usages, c'est ce qui vient en premier à l'esprit en cas d'altercation. Mais nous sommes dans une époque où la morale a pris beaucoup d'importance. Comme les gens ne sont pas capables de comprendre ça et de faire la part des choses... Le seul domaine pour lequel l'humour n'a pas sa place, c'est la pédophilie. Ce que Mathieu a dit est de l'ordre du dérapage dans le feu de l'action.»
Avant d'ajouter :
« Je suis inquiet. Ce que je crains, c'est le côté mormon de l'EPCR avec les Gallois et les Irlandais. Ce sont des gens qui vendent de la morale alors qu'ils n'en ont pas. Les mêmes qui ont des ministres qui se font fouetter dans le privé mais qui passent pour des mecs ‘clean’ en public ».
« Un abus de droit total »
Mourad Boudjellal a affirmé que cette sanction était « un abus de droit total ! Un organisme de droit privé suisse ne peut en aucun cas me sanctionner, pour propos homophobes en plus, ce qui est assez grave et ne fait pas du tout partie de mes idées ».
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Le président du RCT a assuré avoir déjà porté plainte pour « harcèlement » auprès du Tribunal correctionnel de Toulon contre une organisation qui « abuse de son pouvoir pour tenter d'intimider tous ceux qui tentent de lui résister ». A défaut de pouvoir « faire appel d'une décision qui n'existe pas », Mourad Boudjellal prévoit désormais de porter plainte pour « diffamation ».
(Avec AFP)
Mise à jour : La dépêche AFP ne précise pas que la sanction de l'EPCR tient compte d'autres propos tenus Mourad Boudjellal, concernant l'insulte «pédé» entrée dans le langage courant. Nous avons donc mis à jour l'article avec les éléments fournis par le compte-rendu de la décision de l'organisme (en anglais).
Crédit photo : capture d'écran YouTube.