Le documentaire "My Gay Dog and Other Animals" revient sur un fait bien connu des éleveurs et des ruraux : chez les animaux aussi, l'homosexualité existe. Un problème pour l'industrie de l'élevage.
La chaîne britannique Channel 4 diffuse le 6 juin le documentaire "My Gay Dog and Other Animals" ("Mon chien gay et autres animaux"). Il explore l'homosexualité dans le règne animal - humains exclus - et notamment chez les chiens, les chimpanzés et les lions.
On y apprend également que 8% des béliers seraient homosexuels, soit presque un individu sur douze. Un chiffre qui s'appuie sur l'étude "The Development of Male-Oriented Behavior in Rams" des universitaires américains Charles E. Roselli, Radhika Reddy et Katherine Kaufman, publiée en 2011.
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Problèmes économiques
Un fait qui ne surprend ni les éleveurs ovins, ni les personnes vivant à la campagne. Le chercheur Charles E. Roselli explique que ses travaux "doivent permettre une meilleure sélection des béliers reproducteurs, laquelle pourrait avoir d'importantes conséquences économiques pour l'industrie ovine".
Une problématique évoquée par l'universitaire américain en 2007 dans un article intitulé, dans un jeu de mots accessible aux non-anglophones, "Brokeback Mutton". Car les béliers refusant de se reproduire avec les brebis sont d'abord vus comme un investissement économique raté pour les éleveurs.
Dewi Jones, à la tête d'une entreprise d'élevage de moutons, explique ainsi au journal The Independent que "les béliers homosexuels doivent être envoyés à l'abattoir".
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Un "non-sens"
Les comportements homosexuels chez les animaux sont observés de manière avérée par les ethologues. Ce qui n'empêche pas le directeur général de la National Sheep Association, Phil Stocker, d'expliquer au journal britannique que parler de "béliers gays" est "un non-sens".
Selon lui, ces comportements n'ont qu'une explication : le niveau élevé de testostérone des mâles lors de la période de reproduction. Ce point de vue, qui n'étayé par aucune étude scientifique, laisse en suspens une question. Quid des béliers qui restent indifférents aux brebis, alors qu'ils sont introduits dans leur enclos après une longue année d'isolement ?
Un comportement régulièrement observé par les éleveurs. Il contraste avec celui des mâles qui tentent avec insistance de rejoindre l'enclos des femelles durant presque toute l'année.
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