Des dizaines de milliers de personnes se sont déplacées lors de la Pride de Marseille. Après un an de Covid, la Marche des fiertés étaient réunie derrière un mot d'ordre : "toujours trop".
Après avoir été annulée l'année dernière, la Marche des fiertés est revenue triomphante dans les rues de Marseille. Plus de 10.000 personnes, selon France Bleu, se sont déplacées derrière le mot d'ordre "toujours trop", samedi 3 juillet. Selon la mairie, les manifestants étaient même 30.000. Le défilé a clos une semaine d'événements visant à donner de la visibilité aux personnes LGBTQI+.
"Très souvent, on reproche à notre communauté d'être en dehors du cadre. À commencer par les Pride où on nous dit qu'elles sont trop bruyantes, trop extravagantes, que nous sommes trop présents dans le regard de l’autre", indiquait à France 3 Philippe Amidieu co-président de Pride Marseille qui organise l'événement.
"Seule Beyoncé a le droit de me juger"
"Suite aux confinements, il est de bon ton de croire que les victimes de LGBTIphobies ont été à l’abri. En réalité, les violences ne sont pas réservées à l’espace public. C’est souvent dans la sphère privée et avec les plus intimes que les personnes LGBTI+ sont en danger. Le confinement a été synonyme d’une lente agonie, surtout pour les plus jeunes d’entre nous", regrette Pride Marseille, dans un communiqué portant 20 revendications.
Les pancartes de la @Pride_Marseille étaient très revendicatives .. et parfois très factuelles.
Avec en guest les amis de @SOShomophobie 🏳️🌈 pic.twitter.com/akEG2I28vT— Lilian Rivière (@leelyanr) July 4, 2021
Dans le cortège, on a pu lire des pancartes comme "seule Beyoncé a le droit de me juger", "free Britney bitch !" ou encore "LGB-T pour Trans pas pour TERF". Un slogan visant les féministes radicales anti-trans qui se sont mobilisées en marge de la Marche d'Île-de-France. Des slogans transphobes ont été entendus en amont de la Marche, la semaine précédente dans la capitale. Sasha, une militante trans qui s'est interposée a été brièvement interpellée par la police. À Marseille, les militant·e·s ont voulu apporter leur soutiens à leurs adelphes. "Pas de transphobie dans nos fierté·e·s. Nous sommes contre toutes formes de transphobies. Nos frères et soeurs transgenres font parties de nos revendications les plus viscérales", réaffirmait Pride Marseille. Les personnes trans ont été invitées en tête d'un cortège festif malgré l'absence de chars.
Marseille is pride pic.twitter.com/oHfVdLmUmH
— Jean 🐰 (@jeantreprends) July 3, 2021
"Ce que nous avons acquis nous ne voulons pas le perdre"
Le défilé a également pu dénoncer les limites concernant l'homoparentalité. Certes, la PMA pour toutes vient d'être votée définitivement. Mais le dispositif exclut les hommes trans, interdit la méthode Ropa, rend plus difficile la reconnaissance des enfants nés d'une GPA. "C’est grâce à tous les combats que mon fils, 11 ans, à une famille aujourd’hui. Nous étions là pour le Pacs et le mariage pour tous. Et maintenant, tout ce que nous avons acquis nous ne voulons pas le perdre", dit Franck venu défiler, à La Marseillaise.
LIRE AUSSI >> PMA, adoption, GPA… Interview d'Élisabeth Moreno, ministre de l'Égalité
"Jamais Marseille n’avait porté si haut nos couleurs et je suis fier de faire partie de cette majorité qui place ces sujets au premier plan", a ajouté Théo Challande-Nevoret, adjoint en charge des sujet LGBTQI+. "Marseille n’est pas la ville la plus LGBT friendly de France. Mon objectif est de faire de cette ville une ville LGBTfriendly, une ville fière, une ville de respect", reconnaissait-il en août dernier dans une interview à TÊTU. En mai dernier, la ville a adopté des nouveaux formulaires dans les écoles pour mieux inclure les familles homoparentales. C'est un début...
LIRE AUSSI >> La Pride 2021 en 50 photos festives et politiques