Un bar gay de la capitale de Picardie a été victime ce week-end de tags homophobes sur sa devanture. Un peu plus loin, la rédaction de France Bleu a également été taguée.
"Anti-pédé et fier", "cramée (sic) les pédales", "LGBT + alcool = décadence". À Amiens, préfecture de la Somme en Picardie, Le Red and White, un bar gay, a été victime de tags homophobes dans la nuit du samedi 20 à ce dimanche 21 novembre.
À lire aussi : SOS Homophobie : en 2020, l'enfer c'est la famille et les voisins
"J'ai été prévenu dans la nuit. Cela s'est passé entre 2 heures et 5 heures du matin", raconte Victor Caron auprès de France 3 après avoir précisé que pendant la soirée, il n'y avait pas eu d'incident particulier. Annonçant qu'il compte déposer une plainte, le gérant ajoute que c'est la première fois qu'il subit ce genre de phénomène : "Il a pu y avoir quelques descentes, il y a longtemps, des gens qui voulaient casser du pédé ; Mais depuis que j'ai repris le bar, il y a deux ans, je n'ai jamais eu aucun problème".
"Laisser les tags une quinzaine de jours"
"Je compte en tout cas laisser les tags une quinzaine de jours. C'est un bar gay friendly où l'on prône la tolérance et l'inclusion. Ce genre de fait, cela montre bien que la lutte n'est pas terminée", poursuit-il. Ce n'est d'ailleurs pas un cas isolé : la façade de France Bleu Picardie a dans le même temps été visée par un autre tag "anti-pédé et fier".
La mairie d'Amiens a apporté son soutien à l'établissement. Thomas Dorez, un conseiller municipal, remarque auprès de France Bleu qu'"il y a une caméra très performante dans l'axe de la rue qui balaie la zone sur 360 degrés. On peut espérer qu'elle permette à la police d'identifier les auteurs et de les interpeller".
"La campagne électorale, permet à la parole conservatrice de lancer des propos LGBTphobes dans un débat sur le prétendu 'wokisme'…"
Sollicité par TÊTU, Mathieu Gatipon-Bachette, porte parole de l'Inter-LGBT,, fait un lien entre ces actes et le climat entretenu par le début de campagne pour 2022 : "La campagne électorale, permet à la parole conservatrice de lancer des propos LGBTphobes dans un débat sur le prétendu 'wokisme'. Cette parole a un lien direct avec une augmentation des agressions LGBTphobes que l'on constate partout en France".
Crédit photo : Capture d'écran Facebook