Caustique et légère, la saison 2 de Parlement confirme la capacité de la série de France TV à nous décortiquer les rouages de la politique européenne sans nous prendre la tête. Une pédagogie bienvenue pour s'approprier des institutions dont l'action compte dans nos vies, notamment au plan de la protection des droits LGBTQI+ au sein de l'UE.
Qui a dit que l'Europe était ennuyeuse ? Nous divertir autour des longues heures de négociations entre institutions européennes, c'est le pari réussi de Noé Debré et de sa saison 2 de Parlement, la série de France Télévisions, disponible depuis ce lundi 9 mai – journée de l'Europe – sur la plateforme france.tv Slash. Pour les retardataires, la saison 1 est quant à elle rediffusée chaque lundi à 21h sur France 5. On retrouve Samy, incarné par l'ardent Xavier Lacaille, jeune assistant parlementaire cherchant cette année à faire adopter un ensemble de directives sur la protection des océans.
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On avait fait la connaissance de Samy dans la saison 1, en petite main candide fraîchement débarquée à Bruxelles et qui devait rattraper toutes les gaffes de "son" député, le Français Michel Specklin. Le voila désormais rompu coups de billard à trois bandes et autres négociations de couloir pour parvenir à pousser son "Blue Deal". Dans cette saison entièrement tournée à Strasbourg, on replonge donc dans l'univers darwinien du Parlement européen, temple du palabre où prédomine l'art des montages stratégiques destinés à faire avancer des objectifs parfois lointains.
Parlement, l'Europe à portée des néophytes
Si le cadre est réaliste, et colle à l'actualité au point que Parlement utilise des images d'archives réelles et que Clément Beaune, l'actuel secrétaire d'État aux Affaires européennes, y fait une apparition dans son propre rôle, le scénario bien ficelé et l'écriture burlesque des personnages rendent l'ensemble léger et attachant. Permettant à la série de faire oeuvre de pédagogie, en initiant le néophyte au jargon bruxellois, au rôle des trois institutions et même au "trilogue", soit une négociation entre Parlement, Commission et Conseil. On ressort des 10 épisodes, d'une vingtaine de minutes chacun, avec un bagage empirique qui nous rend la politique européenne plus familière.
Un accès bienvenu à un niveau de décision qui nous concerne, puisque c'est au niveau européen que se joue notamment la réponse aux États membres – Hongrie et Pologne – qui remettent actuellement en cause les droits des personnes LGBTQI+. À ce propos, la saison 2 n'est d'ailleurs pas tendre avec le sens des priorités de nos élus… Et l'on perçoit les difficultés bien réelles pour faire bouger ces institutions surplombant 27 États souverains. Efficace.
Crédit photo : Jo Voets / France TV Slash
