Devenu le cinéaste québécois le plus hype de l'époque, Xavier Dolan a fait des intrigues LGBTQI+ sa marque de fabrique. La preuve avec trois des films qui ont marqué sa jeune carrière, disponibles en streaming sur MUBI.
Depuis 2009, année où son premier long-métrage J'ai tué ma mère s'est frayé un chemin jusqu'aux salles de cinéma, Xavier Dolan est une figure qui compte. Au fil du temps, le réalisateur québécois est parvenu à transformer l'essai en déployant une filmographie souvent bouleversante et toujours intimiste. Et, de toute évidence, très queer. Dans cette thématique, trois de ses excellents films sont disponibles sur la plateforme de streaming MUBI au sein de "Fiertés", la section du catalogue qui valorise le cinéma LGBTQI+. Un tiercé gagnant qui résume les marottes du jeune cinéaste, de la famille à l'identité, et bien sûr à l'amour gay.
À lire aussi : "Mysterious Skin" sur MUBI : pourquoi ce film de Gregg Araki est culte
Les Amours imaginaires
Après s'être mis en scène dans J'ai tué ma mère sous les traits d'un ado en pleine crise, Xavier Dolan se confie une nouvelle fois l'un des rôles principaux dans Les Amours imaginaires. Derrière ce titre éminemment poétique, l'histoire de deux meilleurs amis (campés par Dolan et Monia Chokri) qui en pincent pour le même garçon (Niels Schneider). Stylisé de bout en bout, le deuxième long-métrage du cinéaste lui a permis d'affûter sa patte singulière : le film allie des références rétro – notamment musicales – à une tonalité moderne. On en retient surtout son triangle amoureux, torturé à souhait, rendu infiniment beau par une photographie forte.
Laurence Anyways
Pour son troisième film, Xavier Dolan n'apparaît que furtivement à l'écran, dans la peau d'un garçon lambda à une fête. Ici, la star c'est Melvil Poupaud : l'acteur interprète Laurence, une professeure de lettres qui voit son quotidien changer dès lors qu'elle fait son coming out trans. Une étape décisive qui aura autant un impact autant sur son couple avec Frédérique (Suzanne Clément) que sur sa carrière. Malgré un casting cis, Laurence Anyways est une pépite de sensibilité qui aborde la transidentité avec un regard doux et bienveillant.
Tom à la ferme
Un peu comme avec J'ai tué ma mère, le cinéaste entrelace ici deux thèmes devenus obsessions : la famille – et plus spécifiquement le rapport mère-fils – et l'homosexualité. Après la mort de son petit ami dans un accident de la route, Tom se rend, vous l'aurez deviné, à la ferme de sa mère. À peine débarqué, il se fait harceler par Francis, le frère de son défunt boyfriend, qui le contraint de garder leur relation secrète. Adapté d'une pièce de théâtre de Michel Marc Bouchard, Tom à la ferme s'impose comme un drame psychologique complexe et captivant, filmé à la manière d'un film d'horreur, où le deuil d'un homme gay est ébranlé par le poids des pressions sociétales.
>> En collaboration avec têtu·, MUBI vous offre 30 jours d'accès gratuit à réclamer juste ici
Crédit photos : MK2 Diffusion