Présent sur les réseaux sociaux depuis son adolescence, Lucas possède une jolie communauté de fans qu'il divertit aussi bien sur Instagram que TikTok avec ses conseils maquillage et son humour très piquant. Portrait.
"Si vous ne brillez pas d'intelligence, brillez au moins d'highlighter !" Voilà l'une des innombrables punchlines que Lucas Dorable peut lancer, en toute simplicité, dans ses vidéos. Devenu une valeur sûre des réseaux sociaux – il cumule 250.000 followers sur Instagram et avoisine les 400.000 sur TikTok –, ce jeune Normand d'origine prend plaisir à partager du contenu relatif au maquillage sans jamais abandonner son sens de l'humour caractéristique. Une repartie implacable et souvent imaginative dont il se sert pour égayer la journée des gens... et recadrer les homophobes.
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Lucas Dorable, humour toujours
Aujourd'hui âgé de 22 ans, c'est au beau milieu de son adolescence que Lucas se lance sur Internet et devient Lucas Dorable. Un alias qu'il met d'abord en avant sur Periscope. Arrêtée en 2020 après avoir été rachetée par Twitter, cette application permettait à ses usagers de réaliser des vidéos en direct devant une audience globale. Pour tromper l'ennui, il se met à faire des lives, à fréquence plutôt régulière les soirs de semaine. "J'aimais trop, se souvient-il avec une pointe de nostalgie. Ça me permettait d'évacuer mon stress, je me lâchais totalement dessus."
Alors que l'intérêt suscité par Periscope commence à ternir, Lucas bifurque sur d'autres réseaux comme Snapchat et YouTube. À l'aise devant l'objectif et doté d'un second degré imparable, il crée un certain buzz avec une vidéo désopilante concernant son poisson rouge. Érigé sensation du moment sur les internets, le grand blond se retrouve invité sur le plateau de Touche pas à mon poste. Un poste de chroniqueur médias qu'il n'occupera que pour deux émissions avant de revenir aux fondamentaux : "Ma mère m'a quand même rappelé que j'avais le bac à préparer."
Un diplôme littéraire en poche, il entreprend ensuite un BTS communication à Caen, "le seul endroit du périmètre où il y a un Sephora". Une vanne pas tout à fait anodine quand on sait que Lucas est un fana de make-up depuis sa plus tendre enfance : "Je volais la trousse à maquillage de ma mère pour faire des looks de drag alors que j'avais huit ans." Même s'il est rouge d'embarras en revisionnant ses premières tentatives mises en ligne, il continue à partager ses astuces cosmétiques à travers des tutos beauté éclairés. "Mais j'ai conscience que les gens regardent plus pour mon humour que pour vraiment apprendre à se maquiller", dit-il.
Genre et sexualité
Faux cils arqués, ongles démesurés, perruque coiffée... Au quotidien, Lucas Dorable mise sur une expression de genre plutôt androgyne. "Je ne me suis jamais comparé aux standards masculins de la société, explique-t-il, évoquant les poupées Barbie qui ont accompagné sa jeunesse. Mes parents ont toujours été ouverts d'esprit et m'ont laissé être qui j'avais envie d'être." Un cheminement qui le pousse, durant ses années lycée, à se questionner : "Je me suis demandé si j'étais trans, puis je me suis rendu compte que je ne me sentais ni femme ni homme. Je ne me définis pas vraiment. Qu'on s'adresse à moi avec 'il' ou 'elle', je m'en fiche."
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Côté identité sexuelle, c'est beaucoup plus évident. "Je suis gay", affirme-t-il sans hésitation. Bien qu'il trouve que les hommes ne lui rendent pas toujours bien son enthousiasme : "Le dating, c'est chaotique. J'ai déjà fréquenté des hétéros mais c'est évident qu'ils sont juste là pour se taper la travelote du coin. Ils me voient comme un fantasme. Cela dit, je ne pourrai jamais arrêter de porter des faux cils ou de me maquiller le visage pour un mec. Ça ne me rendrait tout simplement pas heureux."
Barrage contre l'homophobie
Un autre point sur lequel Lucas ne fait pas de compromis : l'homophobie. Souvent confronté à des inconnus lors de ses lives TikTok qui le dénigrent à cause de son orientation sexuelle, il refuse de se laisser faire et n'hésite pas à contre-attaquer avec des répliques toujours bien senties. "Le but n'est pas de faire mal à la personne en face mais de lui faire fermer sa gueule et de montrer que je ne m'écraserai pas, souligne-t-il. Et si je peux par la même occasion mettre du baume au cœur à des jeunes mal dans leur peau en recalant des homophobes, alors je le fais avec plaisir."
Avec le temps, Lucas Dorable semble devenu imperméable au venin homophobe qui empoisonne ses apparitions sur les réseaux sociaux. En revanche, il a toujours du mal à digérer les critiques qui émanent de sa propre communauté. "Je reçois aussi des messages où on me dit que je suis une caricature et que je ne donne pas une bonne image des gays, déplore le jeune influenceur. Mais je ne suis pas la Marianne des homos. Mes vidéos ne parlent pas d'homosexualité, je ne suis pas un porte-parole. Je ne représente personne et je pense que c'est un rappel important à faire."
Pour l'instant, Lucas Dorable se contente amplement de vivre grâce aux partenariats qu'il effectue avec des marques de cosmétiques, s'efforçant par ailleurs de favoriser celles qui sont véganes et cruelty free. Mais il a aussi conscience qu'être influenceur n'est pas une carrière au long terme. "J'aimerais avoir mon propre pied-à-terre et investir dans l'immobilier, confie-t-il quand on évoque ses plans pour l'avenir. Peut-être lancer ma marque de maquillage mais je ne me sens pas encore assez méritant pour ça." Alors, à quand une collection Sephora x Lucas Dorable ?
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Crédit photo : Lucas Dorable via Instagram
