En 2016, Barry Jenkins a conquis le monde – et les Oscars – avec Moonlight, un sublime mélodrame sur l’affirmation de soi d’un jeune gay afro-américain. Pour son quatrième film, le réalisateur de 38 ans revient avec Si Beale Street pouvait parler, l’adaptation du roman culte de l’écrivain homosexuel James Baldwin. Une œuvre tout aussi forte, engagée et audacieuse sur l’amour et la dignité comme seules armes face à l’oppression des minorités. Rencontre.
De quelle manière Moonlight, son succès et l’impact politique des Oscars (premier film aux thématiques LGBT+ et premier film au casting exclusivement afro-américain à remporter l’Oscar du meilleur film), vous a-t-il aidé à faire Beale Street ?
La chance que j’ai eue, je pense, c’est de me lancer sur ce nouveau projet avant même la sortie de Moonlight. Le succès du film ne m’a atteint qu’a posteriori. Vous savez, Moonlight était fort pour moi bien avant cet Oscar. Réussir à raconter cette histoire, à mettre des images sur la voix si forte, si singulière de Tarell Alvin McCraney [auteur de la pièce autobiographique et du scénario, ndlr], c’était une expérience artistique très forte....