Marlène SchiappaPropos sur les "terroristes islamistes" et la Manif pour tous : Schiappa présente ses excuses

Par Marion Chatelin le 22/02/2019
Marlène schiappa

La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, a accordé une interview au très conservateur hebdomadaire "Valeurs Actuelles" à paraître jeudi 21 février. Elle a finalement présenté ses excuses après une plainte déposée par la Manif pour tous, le 22 février.

Étranges. Voilà comment on pourrait qualifier les propos tenus par la secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, dans les colonnes de Valeurs Actuelles. Le journal conservateur a lui-même confié avoir été très surpris lors de l'interview de la ministre, notamment lorsqu'elle a souligné "l'existence d'une convergence idéologique" entre la Manif pour tous et les "terroristes islamistes", sans pour autant les "mettre sur le même plan".

"Il y a une explosion des actes antisémites, mais aussi homophobes (...). Il y a une alliance entre les gens d'extrême droite et les islamistes, qui s'unissent de fait dans ce combat."

"Scandaleux amalgame"

Et la ministre de poursuivre : "Des slogans de la Manif pour tous sont lancés dans les banlieues. (...) L'agressivité de la Manif pour tous a nourri la recrudescence de violences homophobes : +64% l'année dernière""Comparer un bébé à une aubergine OGM", comme l'a fait la Manif pour tous dans une campagne de communication, "je ne pense pas que ce soit un argument intellectuel !"

Marlène Schiappa a fait réagir la Manif pour tous qui a dénoncé un "scandaleux amalgame" et a réclamé "des excuses immédiates". "Les caricatures et les violences verbales n'ont pas leur place dans le débat public. Trop, c'est trop", a réagi l'organisation dans un communiqué. Toujours selon la Manif pour tous, la secrétaire d'État "insulte les millions de Français mobilisés depuis 2012 pour témoigner pacifiquement de leur attachement aux droits de l'enfant et à la famille" et "se livre à une provocation qui augure très mal du débat à venir sur les enjeux majeurs de la révision de la loi de bioéthique", a-t-elle estimé.

Appel du pied

Mais la ministre, ne s'est pas arrêtée en si bon chemin. Concernant la GPA (gestation pour autrui), elle s'oppose carrément à des propos tenus par Emmanuel Macron. Ce dernier affirmait à TÊTU en avril 2017 vouloir « permettre la reconnaissance des enfants nés par GPA à l’étranger ». Marlène Schiappa en viendrait presque à draguer un électorat ultra-conservateur, à qui elle fait un sérieux appel du pied :

"La GPA signifie que l'on achète le corps d'une femme pour mettre au monde un enfant. Je suis bien trop attachée à la notion de maternité, à ce qu'implique de porter un enfant et d'en accoucher, pour soutenir la GPA."

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Des propos qui ont immédiatement fait réagir les militants LGBT+, et notamment l'Association des familles homoparentales, qui s'insurge sur son compte Twitter :

Après "Grand Débat", l'émission spéciale co-animée avec Cyril Hanouna sur C8, la ministre continue de brouiller les pistes, aussi bien sur son positionnement politique que sur sa posture de femme féministe. Une prise de risque inquiétante à l'approche des débats sur la révision de la loi de bioéthique dans l'hémicycle prévue cet été.

Le 22 février, la Manif pour tous a déposé plainte pour diffamation publique auprès de la Cour de Justice de la République, a rapporté l'AFP. Dans la foulée, Marlène Schiappa a diffusé un communiqué d'excuses sur son compte Twitter. "Je présente mes excuses à toutes les personnes qui auraient pu se sentir sincèrement blessées. J'en assume la responsabilité. Lorsqu'un message est mal reçu c'est qu'il a été mal émis. Les gens qui ont adhéré à La Manif pour tous ne sont évidemment pas des terroristes", s'est défendue la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes.

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Article mis à jour le 22 février à 15h08.

(Avec AFP) 

Crédit photo : FEFERBERG / AFP.