Organisé sur l'application Zoom ce jeudi 25 juin, l'événement inclusif de la plateforme a été gâché dès son lancement par l'arrivée de perturbateurs homophobes et racistes.
Alors que bon nombre de Marches des Fiertés sont annulées ou décalées à cause du coronavirus, toutes les alternatives sont les bienvenues afin de célébrer ce mois si particulier pour la communauté LGBT+. C'est pourquoi TikTok, le réseau social spécialisé dans les formats vidéo courts que la jeune génération s'arrache, avait pris l'initiative d'organiser une Pride digitale. Prévue pour le 25 juin dernier, l'événement a eu lieu sur Zoom et a très rapidement déraillé dès lors que des trolls homophobes et racistes ont pointé le bout de leur nez.
Intitulée MyPride par l'application, cette célébration virtuelle était censée mettre en lumière "la communauté diverse et incroyable de créateurs LGBT+ sur TikTok", avec au programme des conférences, des panels de rencontres ainsi que des discussions avec les employés de l'entreprise. Tout se déroulait comme prévu, jusqu'à ce que des inconnus ne s'immiscent dans le tchat Zoom en assénant des injures à l'encontre des personnes racisées et queers.
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En réaction, la fonction de tchat a été bloquée mais, dès lors que la manager générale du TikTok américain Vanessa Pappas s'est apprêtée à partager son écran pour présenter l'événement, les trolls ont détourné l'appel. Ils ont alors incrusté une piste audio très forte contenant d'énièmes propos homophobes et racistes sans que quiconque puisse réagir. Quelques minutes plus tard, MyPride s'achevait sous la pression de ces perturbateurs mal intentionnés.
Un échec qui aurait pu être évité
Cet évènement s'est donc transformé en véritable fiasco pour TikTok. Fiasco qui aurait pu être évité, selon certains internautes LGBT+. En effet, des créateurs queers du réseau social décrient dans les colonnes de Business Insider le manque de sécurité flagrant autour de l'événement. Plus encore, cette absence de vigilance fait écho au passif pas très glorieux de TikTok, déjà sous le feu de critiques en fin d'année dernière pour avoir masqué les contenus de ses utilisateurs queers.
Pour d'autres, TikTok essayait en priorité avec cette Pride virtuelle de se racheter une conscience morale aux yeux du grand public après ses nombreuses bavures. "Je n'ai jamais eu trop confiance en cette idée de 'soutien' de la part de TikTok dès le départ, avance Jo, connu.e sur la plateforme sous le pseudonyme @ikisspuppy par ses 77.000 abonnés. C'est même assez évident qu'ils n'en ont rien à cirer. Ils censurent les contenus et les créateurs LGBTQ+ et font cet événement miraculeusement parce que ça s'était retourné contre eux. Le prétendu 'soutien' dont ils parlent, c'est surtout une réaction au fait qu'ils se soient déjà fait épinglés".
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Après cet échec cuisant, le réseau social a fait parvenir une lettre d'excuse à destination de ses créateurs LGBT+. En prime, TikTok stipule être en train d'explorer d'autres manières de partager le contenu initialement prévu dans le cadre de MyPride. On attend de voir ça.
Crédit photo : Kon Karampelas via Unsplash