En dévoilant la date de sortie de son premier album tant attendu, "Montero", Lil Nas X a mis sur la table une expression gay et fière : "power bottom". Sauf qu'en France, aucun des médias qui ont relayé l'info n'a osé reprendre ces deux mots…
Alerte info : échappé de prison, Lil Nas X compte bien poursuivre ses méfaits. Le rappeur, devenu en à peine deux ans une popstar incontournable et l'icône incontestée de la queerness, a enfin dévoilé ce jeudi 26 août la date de sortie de son album inaugural, "Montero" : ce sera le 17 septembre. Pour l'occasion, il a diffusé sur les réseaux sociaux une bande-annonce léchée, au son d'un titre inédit qu'on adore déjà. Le tout saupoudré, comme à son habitude, d'une bonne dose de fierté gay savoureuse, que semblent toutefois ne pas avoir goûtée les médias ayant relayé l'information…
"Le rappeur power bottom Lil Nas X"
Dans le petit film, on voit le chanteur, grimé en présentateur télé du futur, annoncer l'évasion du prisonnier qu'il incarne dans le clip du titre Industry Baby. Traduction, par nos confrères du Huffington Post, du faux flash info : "Info de dernière minute. Le rappeur Lil Nas X et son ami caucasien se sont évadés de prison ce matin. Les faits se sont produits quelques mois seulement après que cet homosexuel sans talent a été condamné à cinq ans de prison." C'est en effet le texte de la vidéo… à deux mots près, car en réalité il est dit : "Info de dernière minute. Le rappeur power bottom Lil Nas X et son ami caucasien se sont évadés de prison ce matin…"
"Power bottom", donc : l'expression était impossible à louper puisqu'elle est répétée plus loin dans le clip et que Lil Nas X l'a même appuyée sur Twitter en proclamant une "ère power bottom".
power bottom era
— MONTERO 🦋 (@LilNasX) August 26, 2021
Le HuffPo aborde pourtant l'homosexualité de l'artiste, plus bas dans le papier, relevant que "les propos satiriques de son personnage ne sont pas anodins, ils font référence aux attaques homophobes dont Lil Nas X est régulièrement victime", et ajoutant qu'il a "déjà fait bégayer toute une partie des États-Unis en twerkant sur les genoux de Satan dans le clip de Montero (Call me by your name)". Il semble que ce soit cette fois les journalistes français qui bégaient devant la fière revendication d'une simple puissance du passif, puisque personne n'a repris cette partie du texte de la bande-annonce.
Cachez ce passif…
Ainsi sur le site de BFMTV, on rappelle que "Lil Nas X a marqué les esprits en faisant son coming-out homosexuel en pleine ascension, une rareté dans le milieu hip-hop américain" et qu'il se fait depuis "porte-parole de la jeunesse LGBT", faisant même "trembler les milieux conservateurs américains". Mais on tremble, aussi, d'écrire "power bottom", oblitéré dans l'article. Même silence chez Numéro, qui relève pourtant que "Lil Nas X nous a habitués à des clips des plus scandaleux".
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Curieux, tout de même, tous ces médias qui saluent en choeur la visibilité gay incarnée par la jeune star, l'intelligence de ses réponses face à l'homophobie, l'efficacité de ses provocations et qui se dégonflent devant un simple "power bottom". Bouh, il a dit passif, la sodomie c'est tabou !
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