justiceDeux hommes condamnés à 18 et 5 ans de prison pour violences et viol homophobes

Par Gabriel Moullec le 19/05/2022
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Cinq ans après le tabassage et le viol à Marseille d'un militant LGBTQI+ qu'ils avaient séquestré durant deux jours, deux anciens légionnaires ont été condamnés par la cour d'assises d'Aix-en-Provence.

L'homophobie a été retenue comme circonstance aggravante. Les jurés de la cour d'assises d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) ont condamné ce mercredi 18 mai deux anciens légionnaires à 18 et cinq ans de prison pour violences et viol sur la personne d'un militant LGBTQI+ algérien à Marseille en 2017, rapporte l'AFP.

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Ce jour du 5 mars 2017, les deux anciens militaires avaient invité leur victime dans leur chambre d'hôtel après l'avoir croisé dans un bar du Vieux-Port. Séquestré durant deux jours, attaché à une chaise, tabassé, accablé d'insultes homophobes et racistes et finalement violé, celui-ci avait finalement retrouvé la liberté après avoir réussi à appeler au secours un équipage de policiers municipaux qui passait dans la rue.

L'homophobie reconnue au procès

"Ces condamnations doivent servir d’exemple pour toute personne haineuse qui essaie d’instiller une homophobie qui n’a pas sa place dans une société normale", a déclaré au sortir du procès la victime, Zak Ostmane, âgé de 42 ans. Militant algérien pour les droits des personnes LGBTQI+ en Afrique du Nord et au Moyen Orient, celui-ci avait fui son pays d'origine avant d'obtenir en 2014 le statut de réfugié en France.

L'avocat général avait requis 18 à 20 ans de prison contre l'auteur du viol, Graham Shrubb, un Irlandais de 35 ans, et huit à dix ans pour Alejandro Salazar, un Chilien âgé 29 ans, qui n'aurait pas participé au viol. Si le premier a reconnu les violences et les vols subis par la victime, il a toujours nié le viol, incapable d'expliquer comment son sperme a pu se retrouver sur le caleçon porté par la victime.

Une vidéo de la séquestration de Zak Ostmane avait été tournée par Alejandro Salazar et envoyée à l'ancienne compagne de Graham Shrubb. Entendue en visioconférence, celle-ci a témoigné au procès avoir vu la victime en sang, attachée à une chaise, menacée par les deux hommes : "Dis leur que tu es gay !".

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Crédit photo : Wikipédia