Vive la reine ! Après son sacre dans la première saison de Drag Race France, la queen Paloma livre dans le magazine têtu· de cet automne les premières pistes de réformes de son règne, et quelques confidences sur les coulisses du programme.
Photographie Jérôme Lobato
La République, c’est fini. Place à la monarchie sous Paloma. En août, Drag Race France, déclinaison tricolore de la franchise de RuPaul, a fait carton plein chez France Télévisions, couronnant au terme d’une saison exaltante la drag-queen clermontoise créée en 2018 par Hugo Bardin, comédien de 31 ans. Surnommée la Madame Cinéma de ce premier tour de piste, elle est désormais fin prête à entamer son règne. Avec style, bienveillance… et un zeste de taquinerie.
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Le tournage de Drag Race France avait l’air génial. Tout était aussi rose que ça ?
C’était même bien plus rose qu’il ne le paraît à l’écran. Au confessionnal, il fallait être un peu piquante, donc on en faisait des caisses. C’est de la télé, il ne faut pas l’oublier. Il y avait aussi du drama sur Twitter entre fans, mais la réalité, elle, était très paisible.
Une Paloma taquine, ça existe ?
J’aime bien la joute verbale. Quand j’aime les gens, il faut que je les vanne. Le montage a été sympa avec moi : j’ai été l’une des plus shady [moqueuses], même si ça partait toujours d’une bonne intention.
T’es coincée sur une île déserte. Tu prends quelle queen avec toi ?
Je prends Kam Hugh, parce qu’elle ne se plaint jamais… et que même sur une île déserte elle arriverait à trouver du wifi.
Et celle que tu n’emmènerais surtout pas ?
À mon avis, La Briochée ne s’en sortirait pas. Quand je vois comme elle a galéré avec la machine à coudre, je pense qu’il ne faudrait pas compter sur elle pour construire un tipi ou un radeau. Elle se laisserait sans doute mourir. (Rires.)
Comme toute reine, tu as dû recevoir nombre de félicitations de courtisan·es. Laquelle était la plus surprenante ?
J’allais faire une blague sur Poutine, mais je vais m’abstenir. (Rires.) J’ai été très touchée de recevoir des messages de queens des versions internationales. Et Pénélope Bagieu m’a félicitée. J’adore cette dessinatrice. Elle m’a même fait un dessin en me disant qu’elle était team Paloma. C’était adorable.
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Et de qui aurais-tu aimé recevoir un message ?
De Valérie Lemercier. C’est mon idole absolue. Je la cite toujours parce qu’elle a dit une phrase que j’applique beaucoup à mon drag : “On peut être drôle et porter de beaux habits.” C’est très philosophique, pas vrai ? (Rires.)
En France, on ne parle pas d’argent… Mais quel a été ton budget pour la saison ?
Je ne suis pas sûre qu’on ait besoin de beaucoup d’argent pour réussir Drag Race. Les finalistes faisaient partie de celles qui avaient le moins investi. Mais je me suis quand même fait plaisir ; on ne fait Drag Race qu’une fois dans sa vie. Après, je tenais à travailler avec des artisans, pour les mettre en avant. Ça fait très chauvin de le dire, mais on a un vrai savoir-faire en France.
On dit souvent qu’une reine a besoin d’un roi… Paloma, elle est célibataire ?
Paloma est une célibataire endurcie. Hugo est un célibataire pas si endurci que ça. (Rires.) Mais est-ce qu’on a réellement besoin d’être en couple ?
Ça se passe comment pour te conquérir ? Une grosse culture ciné suffit ?
Oh, je ne suis pas sûre que la culture soit un enjeu. Par contre, l’intelligence, c’est important. On peut être très cultivé et, pourtant, un parfait crétin.
La drag-queen Shea Couleé va tourner dans un Marvel. Paloma, on la croiserait dans quel type de film ?
J’aimerais beaucoup travailler pour Agnès Jaoui, Valérie Lemercier et, si je devais viser l’international, évidemment Almodóvar. En tout cas, ce serait une comédie dramatique. J’aime rire devant un drame, et pleurer devant une comédie.
Drag Race France aura une saison 2. Un conseil pour celles qui vont prétendre à ta succession ?
N’ayez pas peur de montrer qui vous êtes, parce que c’est ça que les gens vont aimer. Enfin, si vous en valez le coup… sinon ne faites pas Drag Race ! (Rires.)
Le règne de Paloma, il va ressembler à quoi ?
Faut pas trop me donner de pouvoir parce que je vais faire n’importe quoi. Ma première mesure : interdire les socquettes dans les baskets.
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