Dix ans après avoir fait partie des voix de la droite qui ont soutenu la Manif pour tous dans la bataille contre l'ouverture du mariage aux couples homosexuels, promettant même qu'en tant que maire il ne respecterait pas la loi Taubira, Gérald Darmanin multiplie désormais les signes à l'endroit de la communauté LGBTQI+. Un changement de pied qui n'est pas dénué de sens politique, celui du vent ayant changé depuis lors pour le ministre de l'Intérieur…
Est-ce le même Gérald Darmanin qui, il y a seulement dix ans, qualifiait le mariage pour tous de "néfaste réforme de société" ? En ce lundi de mai 2023, le voilà ministre de l'Intérieur et qui commence sa semaine en recevant, salon Érignac à Beauvau, un parterre d'associations LGBTQI+ venues lui présenter leurs revendications et réagir à son annonce de mesures de lutte contre les LGBTphobies. À peine Gérald Darmanin lève-t-il un sourcil lorsque l'Inter-LGBT lui reproche de faire la course à l'échalote avec le Rassemblement national, "un parti fondé par d'anciens Waffen SS", insiste Elisa Koubi, coprésidente de l'inter-associative. Patiemment, le ministre écoute, se défend poliment lorsqu'il le faut et, comme nous le fait valoir son conseiller, reste le double du temps programmé à son agenda, quitte à ce que son directeur de cabinet le presse à plusieurs reprises. "La politique est un art de l'adaptation. Il faut être prêt quand l'occasion se présente", écrivait Gérald Darmanin en 2017 dans son livre Chroniques de l'ancien monde. Aujourd'hui, le ministre de l'Intérieur se prépare....