Ne gâchez plus vos RTT ! têtu· a expérimenté pour vous trois nouvelles destinations (ou réouvertures après rénovation) en France qui ne ruineront pas votre bilan carbone, pour une virée dans le calme et la volupté, y compris hors saison.
Luberon : Capelongue
Perché sur le versant nord du massif du Luberon, à environ une heure de voiture d’Avignon, le village de Bonnieux reflète à lui seul tout le charme que l’on prête volontiers à la Provence. C’est en son sein que se trouve Capelongue, un hôtel cinq étoiles élégant et pittoresque, cerné par la garrigue, où le moindre détail épouse la culture régionale. Dans la décoration harmonieuse des lieux fraîchement rénovés, signée par le studio ASL, bois et marbre se mélangent ainsi à des teintes chaleureuses entre sable et Terracotta, et chaque meuble ou ornement est issu de l’artisanat local, conférant aux intérieurs un charme authentique. Pour les tourtereaux, on recommande la deluxe balcon, une chambre milieu de gamme de 28 m2 qui garantit une quiétude dès le réveil avec sa vue sur les jardins et les piscines. Pour achever de déconnecter, il suffit d’enfiler peignoir et chaussons pour se rendre au spa. Dans cet espace tout neuf se trouvent une salle de fitness équipée, un hammam, un bain romain traditionnel dont la température avoisine les 30°C et trois cabines de soins – dont une réservée aux binômes – où l’on peut bénéficier de massages sur mesure, du plus tonique au plus relaxant.
À l’extérieur, il est possible de faire des longueurs dans le couloir de nage au cœur de l’hôtel ou de réserver une séance de sport, individuelle comme collective, avec un coach diplômé qui se fera un plaisir de stimuler chacune de vos articulations avec des exercices à même l’herbe. Mais tout effort mérite récompense. Deux options sur site : la Bastide, restaurant étoilé où le chef Noël Bérard vivifie la cuisine du terroir avec deux menus au choix, élaborés avec des produits du coin ; ou la Bergerie, un superbe bistrot à fourneaux ouverts – testez la pizza truffée, spécialité des lieux et parfait amuse-bouche, et pensez à garder de la place pour le buffet de desserts, adaptés selon la saison. Pour les cocktails, la mixologue du Café Capelongue a su nous régaler avec une concoction associant sirop de concombre, liqueur de bergamote, eau pétillante et vodka infusée au romarin faite maison. Une fois passée la digestion (ou la gueule de bois), l’heure est aux activités. L’hôtel met à disposition des « guest experience makers », dédiés à concevoir des expériences personnalisées selon vos envies. Au menu: une visite des marchés alentour, des ateliers d’art allant de la poterie à la peinture intuitive, une virée en vélo électrique à travers les vignobles et champs de lavande... Dynamique et agréablement familier, le personnel fait la différence. Notre seul regret : ne pas avoir eu le temps de déguster les fruits confits, typiques de la région.
Île d'Yeu : La Mission
À une heure de route de Nantes (il y a des navettes), le ferry pour l’île d’Yeu vous attend sur le quai de Fromentine. Laissez-y vos soucis, la traversée de trente minutes se chargera de vous vider la tête et les poumons pour arriver frais et dispo à Port-Joinville, où l’on viendra vous chercher pour rejoindre La Mission, nouvel hôtel qui a pris ses quartiers dans l’ancienne école du village typique de Saint-Sauveur. « Grasse mat’, baignade, apéro, pétanque, balade, restaurant, massage », proclame l’établissement quatre étoiles. Tout un programme, assuré pour la partie bien-être par un spa Nuxe (avec hammam, bassin de nage et cabines de massage) qui finira de vous dénouer les tensions musculaires. Les lieux, qui furent à l’origine un canton de garnison sous Napoléon III, sont organisés en un clos charmant abritant un platane centenaire et la piscine extérieure (chauffée). Tout autour, les 22 chambres (dont une suite familiale) ont été décorées par Pauline d’Hoop qui en a fait des écrins exquis à base de lambris blanc et pastel valorisant le mobilier chiné, le tout évoquant à la fois le cocooning des intérieurs anglais ou une maison de plage familiale.
Chaque chambre donne sur un salon extérieur privatif pour vous prélasser et lire après vos balades, ou avant de vous traîner jusqu’au terrain de pétanque. Pour profiter des magnifiques sentiers qu’offre l’île d’Yeu, où les ferries n’amènent pas les voitures des touristes, les nombreux vélos à disposition (y compris électriques) vous permettront d’éviter la file d’attente chez l’un des deux loueurs du port de plaisance. Le soir, si le temps ne vous permet pas d’aller siroter un cocktail en jouant au billard sur le toit-terrasse, Michel Delloye et Jacques-Olivier Larant, les propriétaires du lieu (fondateurs du groupe Hôteliers impertinents) ont prévu comme à leur habitude des expériences spécifiques : ici une déclinaison du Bar 1802 de leur hôtel Monte Cristo à Paris, plus grand bar à rhum de France, qui propose des activités de dégustation à ne pas louper. Le dîner est assuré par Thomas Gibert, qui a mis au point une carte où les produits de la mer sont évidemment à l’honneur (Port-Joinville fut longtemps le premier port thonier du pays) mais n’oublie pas les amateurs de viande et met tout le monde d’accord avec des desserts originaux et réconfortants. Hors saison, la cheminée vous attend et la nuitée descend à 200 euros pour deux, alors renseignez-vous !
Bretagne : domaine de Locguénolé
En bordure du Blavet, qui se jette dans l’océan quelques kilomètres en aval, le domaine de Locguénolé en impose dès l’arrivée : le château principal, construit juste après la Révolution française, sort d’une rénovation complète (trois ans et 30 millions d’euros) qui a permis au groupe Beautiful Life Hotels de hisser ce quatre étoiles aux meilleurs standards actuels tout en en préservant l’atmosphère qui séduisit Serge Gainsbourg, Bruce Springsteen ou Robert Badinter. Une suite porte même le nom officieux d’Agnès B, qui y a aussi ses habitudes. Déposer ses valises ici, c’est avoir l’impression d’être accueilli dans une autre époque par une richissime grand-mère déterminée à se mettre en quatre pour vous accueillir royalement.
Outre le château, les 44 chambres se répartissent au sein de l’ancien poulailler, d’un manoir, d’une orangerie et d’un bateau tout aussi luxueusement équipés et décorés, l’architecte Christophe Bachmann ayant privilégié les matériaux naturels et les objets chinés sur le thème du retour des Indes. On voyage donc sans bouger, avec une vue imprenable sur le parc de 25 ha et le fleuve qui coule en bas, où un ponton permet de venir vous faire chercher en bateau privé pour une balade jusqu’à Lorient. On ne saurait trop vous conseiller une visite de la Cité de la voile Éric-Tabarly. À terre, les fameux alignements de menhirs de Carnac ne se trouvent qu’à une demi-heure de voiture. De retour au domaine, les espaces collectifs ont été pensés en plusieurs salons cosy qui vous invitent à la détente quelque soit le temps, en vous laissant dorloter à coups de cocktails. Pour le dîner, deux tables vous sont proposées, dirigées par le chef Yann Maget, Meilleur Ouvrier de France en 2022 : un restaurant gastronomique situé dans une splendide verrière, ou le bistrot avec sa terrasse. Côté détente et bien-être, une piscine extérieure et un court de tennis vous défouleront avant le passage obligé au spa comprenant une très belle piscine intérieure chauffée, un hammam, un sauna, une tisanerie et six cabines (dont une duo) où vous choisirez vos soins et produits sur mesure. La Bretagne, ça vous masse !
À lire aussi : Comment raffermir son couple grâce au froid islandais
Crédits photos : Benoît Linero, Adrien Ozouf, Christophe le Potier