Caitlyn JennerQui est la première femme trans en couv’ de "Elle UK" ?

Le prochain numéro d’Elle UK met en couverture Hari Nef, mannequin transgenre de 23 ans. Mais qui est la femme sous le papier glacé ?

Kristen Stewart, Amandla Stenberg, Zayn Malik, Hari Nef… A première vue, ces quatre personnalités, dont la notoriété captive plus ou moins l’Hexagone, n’ont pas grand-chose en commun. Pourtant, l'édition britannique du magazine Elle a décidé de décliner la couverture de son prochain numéro autour de ces quatre visages. Car au fond de leur pupille vibre le même « Rise of the Rebel » qui agite cette édition de septembre.
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D’un côté, l’ancienne héroïne des romances adolescentes qui s’exprime enfin sur sa relation avec son assistante, de l’autre une mannequin féministe ouvertement bi, à l’opposé celui qui a quitté l’un des boys band les plus bankable de la décennie, et enfin Hari Nef, première femme transgenre à faire la couverture du magazine féminin. Ce simple fait pourrait se suffire à lui-même en bousculant la doxa des magazines féminins – à qui l’on reproche souvent de ne coucher sur papier glacé que des femmes blanches, cisgenres et hétéros –, mais ce serait passer à côté d’une figure qui se ne résume pas à un changement de sexe, comme elle le rappelle au journal anglais :

Si mon corps pouvait passer au second plan rien qu’une seconde, alors peut-être que les gens écouteront vraiment ce que j’ai à dire.

Déjà parce que l’exemplarité d’Hari Nef se mesure sur les podiums : après avoir défilé pour plusieurs shows de la Fashion Week new-yorkaise en 2015, la jeune Américaine s'est imposée comme la première personne transgenre à décrocher un contrat dans l’agence IMG Models, un mastodonte dans l’univers du mannequinat qui a notamment révélé Gisele Bundchen… Depuis, Gucci, Mansur Gavriel… tout le monde s’arrache cette jeune femme d’1,76 mètre.
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Interrogée par Elle UK, Hari Nef a d’ailleurs des mots très tendres lorsqu’elle évoque son défilé pour la célèbre griffe italienne lors de la Fashion Week de Milan, en janvier dernier :

Alessandro [Michel, le directeur créatif de Gucci] m’a proposé une tenue dans laquelle je me sentais vraiment en sécurité [une longue cape rouge], et je me sentais protégée, couvée et forte.

Défilé, écriture, comédie...

Mais les qualités d’Hari Nef ne s’arrêtent pas au catwalk. Celle qui a grandi dans le Massachussets sait jouer de la plume et a déjà signé plusieurs papiers pour des magazines comme Vice ou Dazed & Confused, écrit des rubriques sexo pour Adult Mag, et même enrichi la newsletter de Lena Dunham, la créatrice de la série Girls. En parlant de comédie, Hari Nef a étudié les arts dramatiques à l’université de Columbia (rien que ça) et rejoint le casting de Transparent, une série populaire outre-Atlantique qui explore justement la transidentité et le changement de sexe.
Discutant avec le journal britannique, Hari Nef s'est aussi confiée sur sa vie loin des projecteurs, et notamment sur ses relations amoureuses :

Au départ, je ne savais être attirée que par des hommes gays. Maintenant, et pour la toute première fois de ma vie, je fréquente régulièrement des hommes hétéros… et je préfère les queer. Pas forcément gay mais queer – des mecs ouverts d’esprit. Les hommes bisexuels, car ils sont capables de saisir les différents éléments du corps sans juger le fait que je ne sois pas conforme à un certain idéal.

Hari versus Caitlyn ?

Actrice, chroniqueuse et mannequin, Hari Nef réserve également une langue acérée, surtout quand il s'agit de bousculer une autre femme trans ayant posé en couverture d’un féminin… Call me Caitlyn...

La question que j’aimerais poser à Caitlyn c’est : qu’est-ce qu’être une femme signifie pour vous ? Je ne crois pas que mes opinions politiques puissent être séparées de ma féminité, alors chère Cailtyn, d’où tirez-vous votre féminité ? En tant que femme, dans quelle communauté de femmes vous retrouvez-vous ? Dans celle des femmes qui vivent dans des foyers à faibles revenus et qui sont privées de droits civiques par la politique du Parti républicain ? Celles qui possèdent ovaires et utérus et qui ne peuvent pas avoir accès aux soins essentiels en matière de fécondation ? Les femmes immigrées qui seraient expulsées sous l’administration du Parti républicain ?

A la veille de sa sortie en kiosque, le prochain numéro d'Elle UK fait déjà le buzz, ce qui n’est pas pour déplaire à Hari Nef qui, non sans humour, tweetait hier :

Si l’idée de voir un visage de trans vous dévisager en kiosque vous perturbe, alors préparez-vous à être perturbé. Les panneaux d’affichages et les aéroports sont les prochains sur la liste.

Pour en savoir plus :

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Crédit photo couverture Elle UK