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interviewAlison Wheeler, de "Quotidien" : "Être optimiste demande beaucoup de force"

Par Raphaël Cioffi le 01/09/2021
Alison Wheeler dans "Quotidien", sur TMC

[Rencontre à lire dans le numéro de l'été] Ses chroniques dans Quotidien (TMC) et sur France Inter ont fait d’elle une des humoristes préférées des Français. À la bonne heure, c’est Alison Wheeler !

  • Tu as de très beaux cheveux : à quel moment tu as réalisé leur puissance ?

(Rires.) Déjà, je te remercie, parce qu’il y a beaucoup de travail dans cette masse. Sans déconner, les cheveux, c’est un truc que j’apprécie chez les gens, j’aime bien voir un bon cheveu. Pas forcément coiffé ou quoi, mais de bonne qualité. (Rires.) Et j’aime bien en prendre soin. Le shampoing, c’est le dentifrice des cheveux.

  • Tu aimerais être égérie ?

Oh la la oui ! (Rires.) C’est mon obsession depuis trois semaines ! Je trouve ça toujours génial quand tu vois sur une affiche un acteur que tu connais, assis nonchalamment sur un lit avec le ­coiffé-décoiffé du matin, dans un halo de lumière, le rideau en voilage qui flotte derrière… et puis le sac devant. C’est hyper classe.

  • T’aimerais être égérie de quoi ?

(Elle réfléchit.) Ça serait pas mal un grand couturier ou une belle marque française. En tout cas, je voudrais être ton âme sœur, ton égérie, parfois ta meilleure ennemie.

  • Qu’est ce qu’il y a de plus gay en toi ?

Métaphoriquement ou littéralement ? Déjà, je suis quelqu’un de très optimiste, mais par nécessité, pas par choix.

  • Tu penses à quoi ?

Souvent on dépeint les personnes optimistes comme des personnes naïves ou candides, alors que ça demande beaucoup de force. C’est une force de se persuader que ça va aller, et de tout faire pour. J’ai l’impression que c’est quelque chose qu’on partage. Sinon, plus littéralement, je suis extrêmement fan de comédies musicales. Je pense d’ailleurs que je suis née dans l’une d’entre elles, mais que je ne le sais pas encore, un peu à la Truman Show.

  • Quel biopic de star gay tu rêverais de faire ?

Alors c’est pas une star gay mais une icône gay : Barbra Streisand ! C’est une évidence. Elle m’a toujours énormément inspirée, elle est ultra-douée, fascinante et hyper drôle. Et sa vie est passionnante ! Elle a grandi dans le New York pas stylé et elle a gratté des scènes ouvertes pour chanter, jouer, et pour manger le midi. Tu as vu Funny Girl sur scène ? Il manquait deux chansons. Ça crée le désir, mais franchement faut pas trop jouer avec ça, moi j’étais sur les dents après.

  • Tu peux m’en chanter un bout ? Et moi je retranscris…

(Elle chante avec une voix puissante.) Oh my man iiiii love him sooooo, HEEEE’LL never know! All my life is just despaiiiiir BUT IIIIIII don’t caaaaare, when he takes me in his aaaaarms, the world is BRIGHT, ALL RIIIIIIIIIIGHT! (Rires.)

  • Pardon !? Mais d’où tu chantes comme ça ?

(Rires.) Mais tu peux pas savoir, j’aime tellement chanter ! Après, ça demande trop de se prendre au sérieux… Dans les comédies musicales, il y a un mélange d’humour et de sincérité qui me ressemble, alors que sinon c’est beaucoup plus premier degré.

  • D’ailleurs, il y a une vraie musicalité dans ton humour : ta voix, ta façon de la poser, le rythme…

Ah ouais ? C’est marrant que tu dises ça. En vrai, c’est un peu frustrant parce que c’est souvent un texte écrit le matin pour le soir, donc t’as pas beaucoup de temps pour tout préparer… Mais c’est vrai que j’essaie de ne pas lire et de travailler davantage le rythme. Il est super important. Pour cela, par exemple, je ne mange jamais avant l’émission ! Je l’ai fait une fois et j’étais tellement molle ! Je parlais hyper lentement, parce que j’étais en digestion. (Rires.)

  • Tu aimes qui d’ailleurs à la télé ?

J’adore Élise Lucet ! C’est un peu notre Oprah. Elle a un truc très moderne, mais en même temps c’est un peu la tante que t’aimerais bien avoir dans ta famille, qui sait ce qui est bon pour toi. Et elle crée des moments hyper cathartiques ! Quand elle coince un grand patron, qu’elle le met devant ses contradictions et qu’il fait genre, limite choqué : “Ah je ne suis pas au courant, on ne m’a pas mis au courant !” (Rires.) Mais quelle jubilation !

  • J’ai pas vu "Funny Girl" je crois, on le regarde ensemble ?

Ah, par contre, c’est triste, faut s’accrocher. Je suis fragile en ce moment, je peux pas me permettre de chialer ! (Rires.)

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Crédit photo : capture d'écran TMC/Quotidien

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