Homosexualité dans l'Allemagne d'après-guerre, récits sur le bois de Boulogne...Le festival du film LGBTQI+ Chéries-Chéris est de retour pour sa 27e édition, du 20 au 30 novembre à Paris.
Vous redoutez déjà la myriade d'histoires mielleuses d'amours hétéros qui vont inonder le programme télé à l'approche des fêtes ? Votre culture cinématographique a bien besoin d'une grande dose de queerness, et le festival LGBTQI+ Chéries-Chéris tombe à point nommé. Son édition 2021, la 27e, se tiendra du 20 au 30 novembre comme à son habitude dans les salles MK2 Beaubourg, Bibliothèque et Quai de Seine à Paris.
Pas le temps de souffler puisque l'événement, dont la programmation a été dévoilée ce jeudi 14 octobre, sera rythmé par 64 longs-métrages et 66 courts-métrages. C'est un film français de Bertrand Mandico qui ouvrira les festivités : After Blue (Paradis Sale). Une intrigue mystérieuse, de la science-fiction, un univers futuriste. Tout commence avec Roxy, une adolescente solitaire qui vit sur une planète sauvage. Après qu'elle a relâché une criminelle ensevelie sous les sables, celle-ci sème la mort partout sur son passage. Roxy et sa mère Zora sont tenues pour responsables de ses crimes et sont bannies de leur communauté. Débute alors une traque sur les traces de la meurtrière qui les mènera sur des territoires surnaturels.
Des récits poignants en lien avec l'actualité
D'autres films sont particulièrement attendus comme Great Freedom, de Sebastian Meis, qui faisait partie de la sélection officielle du Festival de Cannes 2021. Il raconte l'histoire de Hans Hoffman, qui est gay en pleine Allemagne d'après-guerre, alors que l'homosexualité est illégale. Mais sa soif de liberté et d'amour ne le quittera pas, même en prison. Autre film de la sélection officielle, Moneyboys, de Yilin Chen Bo, suit le parcours de Fei, un jeune garçon originaire d'un petit village de Chine qui se tourne vers la prostitution pour subvenir aux besoins de sa famille.
Le thème de la prostitution sera également "au cœur" d'un documentaire français : Au Cœur du bois, de Claus Drexel. Le milieu de la prostitution est cette fois décrit par vingt prostituées transgenres ou travesties, toutes générations confondues, qui fréquentent ou ont fréquenté le célèbre Bois de Boulogne. Un autre documentaire attire l'attention, tant il fait écho à l'actualité brûlante qui secoue la Hongrie : Colors of Tobi, d'Alexa Bakony, qui dresse le portrait d'une famille hongroise au prise avec la dysphorie de genre de Tobi, trans et non-binaire dans un pays de plus en plus conservateur. Un programme ambitieux - à retrouver en intégralité sur la page Facebook de Chéries-Chéris -, qui donne envie d'aller s'abriter des frimas de novembre dans les salles obscures.
Crédit photo : Festival Chéries-Chéris