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séries"XO, Kitty" et ses lesbiennes revisitent le drama coréen sur Netflix

Par Tessa Lanney le 23/05/2023
Les deux personnages féminins de "XO, Kitty", sur Netflix

La série spin-off XO, Kitty, en streaming sur Netflix, assure la relève de À tous les garçons que j'ai aimés. Non seulement l'intrigue est résolument plus queer, mais elle s'inspire avec finesse des dramas coréens.

Avec le retour en force de la mode Hello Kitty, d’aucuns pourraient croire, en recevant la notification Netflix, que XO, Kitty est un dessin animé mettant en scène le célèbre chat blanc au nœud rose. Que nenni, la série n’est autre que le spin-off des films À tous les garçons que j’ai aimés. Souvenez-vous Kitty, la petite sœur de Lara Jean. Alors que seuls ses talents d’entremetteuse étaient jusqu'à présent mis à l’honneur, la voilà au centre de son propre triangle amoureux alimenté aux quiproquos et aux secrets de famille. Le parfait croisement entre les teen-movies à l’américaine et les dramas coréens. Cerise sur le gâteau – ou plutôt kimchi sur le bibimbap – une histoire d’amour lesbienne est au cœur des péripéties de XO, Kitty.

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La série assume ses élans de romantisme. Kitty croit au grand amour et pourrait traverser les océans pour être auprès de celui qu’elle aime. L’heureux élu, son correspondant coréen. Comme par hasard, ce dernier étudie dans le lycée que la mère de Kitty a fréquenté pendant un an lors d’un échange. La jeune fille, américano-coréenne, décide donc de faire d’une pierre deux coups : partir sur les traces de sa mère décédée afin de se sentir plus proche, d’elle et surprendre son petit ami. Sauf que pour la soirée de bienvenue, alors que Kitty s’apprête à vivre son premier baiser avec le beau et gentil Dae, celui-ci apparaît au bras d’une autre…

XO, Kitty, marivaudage Netflix

Enfer et damnation, lui aurait-il menti pendant tout ce temps ? Vous voyez la douille venir. Il se trouve que la Korean Independent School of Seoul (KISS) – oui, ils ont osé – n’est pas donnée, et que la famille de Dae a peu de moyens. Quelle coïncidence, sa mystérieuse petite amie n’est autre que Yuri, héritière d’un empire de l'hôtellerie et fille de la directrice de l’école. Et là vous pensez, "Dae… énorme michto". Sauf que leur relation est officialisée pile au moment où les parents de Yuri la soupçonnent d’entretenir des rapports pas très catholiques avec sa meilleure amie, Juliana. 

La mise en scène est évidente et XO, Kitty ne cherche pas à faire durer le suspense. Dae est fauché mais amoureux de Kitty, Yuri est lesbienne, mais doit préserver les apparences pour qu’on lui lâche la grappe, et Kitty se retrouve à Séoul, livrée à elle-même. Le dilemme : Dae doit-il faire croire à Kitty qu’il l'a trahie, ou doit-il trahir le secret de Yuri ? L’intrigue amoureuse – parce que c’est quand même pour ça que notre cœur d'artichaut a signé – est simple mais diablement efficace, dans la pure tradition du k-drama. Et quelle rivale pour Kitty ! Belle, intelligente, douée dans tout ce qu’elle fait, Yuri est éblouissante, et son charme ne laissera aucun personnage indifférent…

La série réserve de bonnes surprises. Pour commencer, elle ne repose pas uniquement sur la résolution des malentendus. Kitty est bien décidée à en apprendre plus sur sa mère et sur la jeune fille qu’elle était au même âge. En tentant de questionner une de ses anciennes amies, qui n’est autre que la maman de Yuri, elle mettra le doigt sur un autre secret à éclaircir. Que s’est-il passé d’assez grave cette année-là pour que tout le monde préfère éviter le sujet ? Autre point appréciable, la queerness n’est pas un prétexte ni un vulgaire ressort narratif. Elle rend l’oeuvre plus inclusive et permet de jouer avec les codes du k-drama et du teen-movie pour créer autre chose de très appréciable.

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Crédit photo : Netflix