[N'oublions pas nos militantes, ép.2] Militante lesbienne et féministe, animatrice de la première heure sur Fréquence Gaie (devenue Radio FG), mais aussi peintre et musicienne engagée, Danièle Cottereau fait le récit à têtu· de ses années rebelles.
À la gare d’Aulnay-Sous-Bois, Danièle, 74 ans, nous attend. Sa veste blanche la distingue de la foule. Comme sa voix de fumeuse invétérée, et son air provoc’ post soixante-huitard lorsqu'elle hurle “ta gueule” au chien qui beugle derrière une grille dans ce quartier pavillonnaire où nous la suivons jusqu'à chez elle ; une maison où elle habite seule depuis quinze ans.
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Danièle est née Paris, dans le 17e arrondissement, d’un père prof de français et d’histoire-géo, et d’une mère secrétaire dans les ministères. Sa jeunesse se passe entre Saint-Ouen, proche banlieue nord de la capitale ; le XIXe arrondissement, porte de Pantin, où elle grandit ; le lycée Bergson, où elle étudie ; et les buttes Chaumont, où elle passe le reste du temps. À ses camarades de classe, elle dira “je sais que ne me marierai pas”. À l'époque, le mariage pour tous est en effet loin d'être d'actualité....