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musiqueAloïse Sauvage, toutes les fans de sa vie : à la rencontre du SauvagesGang

Par Tessa Lanney le 11/09/2023
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que la chanteuse Aloïse Sauvage, récompensée du Prix de la performance la plus hot lors de la Cérémonie des têtu·, sait créer l'engouement autour d'elle. On a d'ailleurs rencontré le SauvagesGang, les deux amies qui tiennent le compte fan officiel de la chanteuse sur Instagram.

Attentif aux moindres faits et gestes de leur idole, le SauvagesGang partage sur Instagram chaque nouvelle photo, et relaie les articles et les prises de paroles d'Aloïse Sauvage. Audrey et Nina, respectivement 34 et 23 ans, gèrent la page fan officielle de la chanteuse. Si son premier album, Dévorantes, sorti en plein confinement, ne lui a pas permis d'aller à la rencontre de son public, le deuxième, Sauvage, s'est en revanche accompagné d'une tournée dans tout le pays, largement plébiscitée par le club des étranges – surnom donné à la communauté LGBTQI+ dans son titre "Unique". Après avoir rencontré le SauvagesGang lors du ciné-club de têtu· le 19 juin au Brady – Aloïse, à l'honneur, y avait proposé le visionnage du film gay Moonlight –, nous avons de nouveau croisé leur chemin à l'occasion du Lezart Festival, à Vicq-sur-Gartempe, dans la Vienne, où l'artiste s'est produit. Cette année, Audrey et Nina ont consacré à Aloïse une partie de leurs week-ends et jours de repos. Une passion qu'elles ont inscrite sur leur peau, puisque la chanteuse leur a dessiné des tatouages, tout en discrétion : une volée de petits coeurs et un smiley.

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Suivre leur artiste préférée sur les routes de France est devenu une habitude pour les deux fans. Audrey a déjà assisté à 20 dates de la tournée, et Nina à une quinzaine. "On a beaucoup bougé en un an, tout s'est enchaîné. Avant Sauvage, Aloïse a fait une première tournée des festivals, on a commencé à la suivre ce moment-là. Ensuite, il y a eu la Cigale. C'est là qu'on a lancé le compte Instagram, raconte Nina. L'idée a plu à Aloïse, et nous, on adore s'en occuper. On poste du contenu qu'elle ne met pas sur son propre compte. On la voit régulièrement en concert, ça permet de partager des exclusivités avec les gens qui n'ont pas la chance de la voir autant que nous." Outre les story qui permettent de suivre leurs aventures, toutes deux passent environ trois heures sur chaque post. Montage, sous-titre, touches d'humour… Elles tiennent également à ce que la chanteuse valide leur travail avant de publier le moindre contenu lié à son image.

Sur les pas d'Aloïse Sauvage

Leurs pérégrinations les ont aussi conduites au festival Cabaret vert, où s'est produit Aloïse, comme les rappeurs Zola ou PLK. "Pour le coup, c'était particulier, on n'y serait pas allées sans Aloïse. Le public, très masculin, ne s'attendait à la voir." D'autres fois, ce sont de bonnes surprises qui les attendent, comme au Lezart festival, une initiative payante qui leur a donné envie de retenter l'expérience lors de la prochaine édition.

L'implication du SauvagesGang est d'ailleurs souvent récompensée : "Il y a un lien privilégié, on est invitées à certaines dates. Quand elle peut donner, elle donne", explique Audrey. Et Nina de renchérir : "Elle est très proche de son public de manière générale. Elle fait des dédicaces après chaque concert, chaque événement. Elle prend du temps pour chaque personne qui fait la queue, reconnaît souvent les gens, pose des questions sur leur vie." Toutes deux ont beau être des fans de la première heure, elles ont néanmoins conscience qu'il existe une barrière de l'intime entre elles et leur idole. Alors s'il leur arrive de temps à autre de parler musique et d'échanger des recommandations de lecture, elles n'essaient pas de s’immiscer dans sa vie privée.

"Il y a d'autres artistes queers, mais elle, elle le revendique et l'assume complètement."

Cette histoire d'amour entre elles et la musique d'Aloïse dure depuis 2020. À l'époque, Audrey découvre "Mega Down", quand Nina, qui la suit sur Twitter, est immédiatement séduite par "Et cette tristesse". De leur passion commune naît une solide amitié. "Aloïse a construit tout un univers, explique Nina. Quand on l'écoute, on sait tout de suite que c'est elle. Je n'arrive pas à la définir, ni à la comparer à d'autres artistes. Elle porte une grande attention à ses textes, ses prods, ses mélodies." "Et puis, il faut se le dire, qu'elle soit lesbienne, ça joue beaucoup, ajoute Audrey. Quand on fait partie d'une communauté minorisée, on a encore plus besoin d'artistes pour nous représenter." Et Nina d'ajouter : "Il y a d'autres artistes queers, mais elle, elle le revendique et l'assume complètement, que ce soit dans ses prises de parole, ses interviews, et surtout dans ses chansons. On sent que ça lui tient à coeur de porter ces messages de tolérance et de queerness."

Mais les deux femmes ont aussi eu une vie de fan avant Aloïse. Ainsi, Audrey correspond régulièrement avec Shy'm. Quant à Nina, elle adore Jenifer depuis ses 10 ans."Pour le coup, Aloïse s’est démarquée", admet volontiers Nina. "Pour moi, ajoute Audrey, ce qui fait la différence, c’est qu’on peut s’identifier à elle en tant que lesbiennes. Et puis il y a un vrai échange, une reconnaissance, une générosité avec le public. On se sent valorisées." Et elles le lui rendent bien. Pour marquer la fin de sa tournée, Audrey et Nina ont offert à la chanteuse un book entièrement fait main retraçant sa carrière et ses passages médiatiques. "On a passé deux mois dessus et on en est très fières, nous confient-elles. Films, singles, clips, albums, souvenirs de tournée, tout y est. On a même mis la couverture de têtu· et les photos du magazine avec quelques passages d'interview."

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Crédit photo : Flo Pernet / Universal