Travestis meurtriers, transformations corporelles effrayantes, twists sur le genre… Si la représentation trans est plébiscitée dans le genre horrifique, star d'Halloween, c'est surtout pour le pire.
Nue sous sa douche, Marion Crane n’a pas le temps de réagir quand une silhouette féminine la surprend dans son intimité. Un couteau de boucher s’abat violemment sur elle, à plusieurs reprises, sur une bande son entêtante. Tirée de Psychose, d’Alfred Hitchcock, c’est la scène horrifique la plus célèbre de l’histoire du cinéma hollywoodien. Elle a scellé pour plusieurs décennies le trope (figure narrative) le plus commun concernant la représentation transgenre au cinéma, celui du psychopathe trans – ou cofidié trans.
Le psychiatre qui étudie à la fin du film Norman Bates, le tueur, insiste sur le fait que celui-ci se prend pour sa mère. Mais il suffit de se pencher sur les films d’horreur qui ont par la suite mis en scène le même type de personnage travesti et meurtrier pour s’en rendre compte : dans Pulsions (1980), le tueur se grime en femme blonde, puis dans Le Silence des Agneaux (1991), Buffalo Bill porte du maquillage et pratique la couture, ayant pour but de se confectionner un vêtement fait… de peaux de femmes cisgenres....