médiasÉric Zemmour dans le podcast Président·iel : fallait pas l'inviter (ou il fallait le contredire)

Par Nicolas Scheffer le 23/03/2022
Eric Zemmour, dessin de Jules Magistry pour le magazine têtu·

[Billet] Faut-il inviter les candidat·es de l'extrême droite dans les médias LGBTQI+ ? En recevant Éric Zemmour, "Président·iel", podcast consacré sur Spotify à nos questions, prouve par l'exemple qu'il vaut mieux s'en garder, sauf à s'assurer que l'exercice ne se transforme par en une énième plateforme de libre expression LGBTphobe sans réelle contradiction. Pour le FN, on aurait parlé d'une "dédiabolisation" réussie…

"Bonjour Éric Zemmour ! Merci d'avoir accepté notre invitation, ici sur Spotify, on est Élise et Julia. Est-ce que vous pouvez vous présenter brièvement ?" Au ton badin et joyeux de cette introduction, on pourrait se croire arrivé chez Mcfly et Carlito, ou bien sur Livre Noir, la chaîne YouTube porte-voix de l'extrême droite. Que nenni, c'est même le contraire : nous sommes sur Président·iel, podcast créé sur Spotify "pour discuter des sujets LGBTQIA+ et droits des femmes". Une initiative louable et réjouissante : Spotify investit de l'argent pour traiter des sujets LGBTQI+ dans la campagne présidentielle, largement ignorés dans le débat et par les médias généralistes. Un complément bienvenu au travail de têtu·, notamment, et dont les autrices se sont évidemment retrouvées placées face au même dilemme que nous lorsque nous avons commencé notre série d'interviews des candidat·es à la présidentielle : faut-il interroger les figures de l'extrême droite ?

Chez têtu·, nous avons tranché par la négative, pour deux raisons : les thèses d'Éric Zemmour et de Marine Le Pen sont bien connues, nous avons largement documenté leurs attaques régulières anti-LGBT ainsi que leurs accointances avec l'internationale homophobe (qui fait la une de notre dernier numéro actuellement en kiosque); inutile donc de les rencontrer pour ré-entendre ces discours sans pouvoir, car le format écrit ne le permet guère, leur apporter une contradiction suffisante, laquelle nécessite plutôt une confrontation qu'une interview. Le format audio/vidéo, lui, permet un échange pied à pied, et donne l'occasion d'une explication permettant de contredire efficacement la propagande anti-LGBT de l'extrême droite. C'est donc plein de cet espoir que nous avons entrepris l'écoute de l'épisode consacré par Président·iel à Éric Zemmour, 45 minutes tout de même.

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Las, l'introduction des deux intervieweuses, Élise Goldfarb et Julia Layani – deux femmes lesbiennes déjà connues pour leur podcast au succès mérité Coming Out et qui se présentent comme "deux entrepreneures et influenceuses" – douche d'entrée notre enthousiasme avec cet avertissement : "Alors évidemment, on n'est pas journalistes, et encore moins journalistes politiques, notre démarche est simplement de créer un espace d'expression autour de ces sujets qui nous tiennent à cœur et de contribuer à ce qu'ils ne soit pas zappés de cette campagne". On espère, à nouveau, que cet espace d'expression sera safe pour les personnes LGBTQI+ qui l'écoutent, mais là aussi, l'avertissement prévient que le fact-checking est renvoyé à plus tard : "À la fin des épisodes, Margaux Baralon, journaliste politique qu'on adore et qui nous a beaucoup aidées pour ce podcast, vous apportera des éclairages factuels sur certains thèmes abordés lors de nos entretiens". Dont acte, écoutons le résultat.

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Antenne libre pour Éric Zemmour

Première question : "Est-ce que vous avez déjà participé à une Pride ?". Après avoir – surprise – répondu par la négative, Éric Zemmour embraye rapidement sur l'une de ses thématiques favorites concernant les sujets LGBTQI+ : "Les homosexuels qui sont en danger, c'est à Gagny [en Seine-Saint-Denis] et pas dans le huitième arrondissement [de Paris, ndlr], mais dans des milieux islamisés qu'ils sont le plus en danger, et pas dans la France bourgeoise". Là, pas de bol : de ses deux interlocutrices, l'une a grandi à Gagny et l'autre dans les quartiers chics de la capitale. "J'ai grandi dans le huitième arrondissement, dans une famille juive assez pratiquante où les gays étaient pointés du doigt et maltraités", témoigne cette dernière. Au-delà de ce simple témoignage, quelques faits auraient été bienvenus pour rappeler que si l'homophobie n'épargne évidemment pas les banlieues défavorisées, ses manifestations violentes se produisent aussi bien à Paris, pas plus tard qu'il y a deux semaines lorsqu'un homme gay a été agressé à coups de crosse de hockey en plein 14e arrondissement ou encore, en juillet dernier, dans un village de Corse où un couple gay a été violemment agressé par une foule d'une vingtaine de personnes.

Mais Éric Zemmour, rompu à l'exercice, parvient rapidement à trouver un terrain d'entente avec ses interlocutrices : "C'est ce que je vous dis, en plus dans les milieux juifs pratiquants il y a une règle qui est tout simplement les textes de la Torah et de l'Ancien Testament, qui disent que l'homosexualité, masculine d'ailleurs vous aurez remarqué, et non pas féminine, est une abomination". "Exactement", répondent en chœur les deux jeunes femmes avant d'arguer de la difficulté de faire son coming out dans les lycées favorisés. Le candidat prend la sortie indiquée et lance : "Je suis pour la plus grande liberté. Je ne suis pas un père la morale (...) et je pense que les goûts sexuels sont le produit de la liberté de chacun (…) mais pourquoi ne pas considérer que ça fait partie de notre vie privée, c'est comme l'affichage de ses opinions religieuses ?". Là, aucune contestation sur cette antienne de la droite conservatrice pourtant bien connue : réduire l'homosexualité à une pratique sexuelle qui devrait donc rester du domaine du privé…

"On a envie de savoir qu'est-ce que ça veut dire idéologie LGBT ?"

"Vous savez, la France a été le premier pays du monde à avoir déclaré l'homosexualité dépénalisée, à la Révolution française", reprend Éric Zemmour. "Complètement, après nous on parle vraiment de 2022", valide l'une de ses interlocutrices, acceptant de balayer avec lui un souvenir que l'extrême droite voudrait opportunément mettre sous le tapis : si le crime de sodomie a en effet été retiré de la loi en 1791, une pénalisation spécifique de l'homosexualité a été réintroduite dans le code pénal… en 1942, par le régime de Vichy. C'est cette disposition infamante de la loi française qu'en 1982 un certain Robert Badinter, alors ministre de François Mitterrand, et la députée Gisèle Halimi ont bataillé pour faire retirer de la loi afin que l'homosexualité soit réellement dépénalisée en France. Mais ces considérations sont passées sous silence, 82 n'a pas eu lieu, la séquence se termine dans un éclat de rire général provoqué par l'expression utilisée par l'une des podcasteuses : "Vous les hétéros, vous avez le droit de vous pécho".

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Validation des postulats de Zemmour

La discussion reprend : "Vous parlez souvent d'idéologie LGBT, on a envie de savoir qu'est-ce que ça veut dire idéologie LGBT ?" Éric Zemmour en meurt d'envie, en tout cas : "Vous avez raison de me poser la question", savoure-t-il avant de d'entonner son refrain préféré, que l'on connaît désormais par cœur mais qui nécessite apparemment de nous être encore infligé sur ce podcast. Ainsi le candidat déroule-t-il, durant 2min15 sans aucune interruption, son attaque en règle culminant dans des phrases comme : "Ils en font [les groupes de défense LGBT, ndlr] une arme politique, idéologique qui persécute, je dis bien persécute les opposants, j'en sais quelque chose, et qui veut briser la majorité (…) Je pense exactement le contraire (...), un homme n'est pas une femme et un homme devient un homme parce qu'il est né homme, et une femme devient une femme parce qu'elle est née femme (…). Je m'oppose à ces gens qui veulent détruire les mentalités collectives".

"Nous on traîne beaucoup dans les milieux féministes et dans les milieux LGBT etc (…), on n'a jamais été tentées de prendre quelque cachet que ce soit…"

Une phrase finit tout de même par réveiller le public endormi de ce monologue en forme de meeting : "Ce qui finit par on demande à un enfant de dix ans s'il se sent garçon ou fille et on lui donne des cachets pour arrêter sa puberté". On aimerait que soit alors relevé le tissu d'inexactitudes du propos tenu (pour ne prendre que sa conclusion : les bloqueurs de puberté ne sont pas un caprice auquel les médecins accèdent à la carte avec légèreté, et ne sont évidemment donnés, le cas échéant qu'au début de la puberté), mais la relance est plus globale : "Donc selon vous, la transidentité, ça n'existe pas, c'est, c'est… ?", bredouille l'une des podcasteuses. "La transidentité, dit comme ça, je ne vois pas ce que ça veut dire, répond le candidat, je trouve que pour les enfants c'est ignoble, je pèse mes mots". Ils n'ont pas l'air de peser tant pour ses interlocutrices qui, une nouvelle fois, ne relèvent pas, lui permettant de récidiver sa charge anti-"propagande LGBT" ciblant la transidentité : "Moi j'ai eu une fille, à dix ans elle était toujours en pantalon et elle jouait au foot (…). À l'époque, si elle avait été prise en main par ces groupes LGBT qui lui avaient dit 'mais en fait tu es un garçon', alors quoi, on lui aurait donné des cachets pour arrêter sa puberté ?" Réponse : "Oh, nous on traîne beaucoup dans les milieux féministes et dans les milieux, c'est vrai, LGBT etc, on fréquente aussi beaucoup de personnes qui sont transgenres, on n'a jamais, enfin personnellement, jamais été tentées de prendre quelque cachet que ce soit…" Édifiant.

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Éric Zemmour peut poursuivre tranquillement, jusqu'à ce qu'on pense tout de même à lui rappeler que les bloqueurs de puberté sont réversibles "si l'enfant se rend compte à 18 ans, 'en fait je me suis trompé', imaginons". Comme si c'était là le problème principal – les "détransitions" sont un phénomène infinitésimal – des propos tenus dans les cinq longues minutes qu'a duré cette séquence, un supplice. Il en reste 40 à écouter… Cet échange se termine à nouveau dans un rire partagé après une blague du candidat invoquant "les stars androgynes à la David Bowie… je ne veux pas vous vexer mais vous n'avez rien inventé". "Il m'a vexée", éclate de rire l'une des podcasteuses. Nous, on pleure. Pendant ce temps, rien n'est dit sur le risque de suicide des personnes trans, sept fois supérieur à la population générale.

"Vous êtes contre la PMA sans père, qu'est-ce que vous avez à nous dire ?"

Après un nouveau développement zemmouriste anti-"mariage gay, euh, mariage pour tous" vient le moment, qu'à ce stade on craint plus qu'on ne l'espère, de la PMA. On apprend que les deux femmes envisagent – chacune de leur côté – d'avoir des enfants. Concernées, donc, elles posent leur question… dans les termes de la Manif pour tous : "Vous êtes contre la PMA sans père, qu'est-ce que vous avez à nous dire ?". "La nature étant ce qu'elle est, pour faire des enfants il faut un homme et une femme", tranche le candidat de "Reconquête !". Éclair de génie proposé par l'une des podcasteuses : "Sur cet argumentaire, vous vous sentez ok pour ouvrir à des nouvelles formes de parentalité, par exemple un couple gay qui va faire un enfant avec un couple de femmes lesbiennes… eh bah bien sûr, si vous voulez que les enfants aient un papa, une maman, il faut bien qu'on puisse y arriver !" Vaine tentative, puisque Zemmour campe sur sa nature : "Chacun doit tirer les conséquences de ses choix. On ne peut pas dire à la société 'je suis lesbienne ou je suis homosexuel' et après dire 'ah oui mais attendez, j'exige un enfant'."

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"Mais ça, ça voudrait dire qu'être homosexuel c'est un choix. Or, moi je peux vous dire, parce que mon rêve d'être normale dans la société, c'est pas un choix" (sic), rétorque l'une des jeunes femmes, avant de se reprendre : "Bon après, on est très fières aujourd'hui d'être lesbiennes, attention hein...". Face à ce rêve de normalité, Eric Zemmour se montre ouvert et magnanime : "Vous êtes ce que vous êtes et puis voilà, c'est tout, vous avez pas à avoir honte, vous êtes ce que vous êtes !". Une objection brise tout de même ce consensus : "Si vous regardez notre sondage Ifop, 69% des jeunes qui nous ont répondu nous disent qu'ils se sentent mal à l'aise d'assumer leur homosexualité en France. Ça créé des traumatismes…". Éric Zemmour se récrie : "Mais on a tous des traumatismes, mademoiselle, on a tous des traumatismes, enfants, et ça nous laisse des traces, moi qui suis beaucoup plus vieux que vous, j'ai des traumatismes de mon enfance, je peux vous raconter pendant des heures mes traumatismes qui ont perduré aujourd'hui..." Lesquels, s'entend-il demander ? "Moi par exemple, je suis un obsédé de l'ordre, je range tout. Donc j'ai des traumatismes terribles quand j'étais petit, parce que ma mère m'obligeait à tout ranger, parce qu'elle était elle-même une obsédée de l'ordre. Voyez, moi je peux vous en parler des heures, c'est au moins aussi grave que vous". "Non, parce que nous il s'agit de l'amour, de l'identité, mais bref…", reprend une des interlocutrices. On pense à Samuel Luiz Muñiz, jeune gay mort sous les coups à la sortie d'une boîte de nuit en Espagne l'été dernier, et à toutes les autres victimes de discriminations ou de violences, ou encore au taux de suicide des personnes homosexuelles quatre fois plus élevé que dans la population générale. Mais en effet, bref

Zemmour "merci" à "Président·iel" (il peut)

Avance rapide, changement de sujet : à l'école, le harcèlement scolaire touche 800.000 à un million de jeunes. Mais Éric Zemmour pense – on le sait déjà puisqu'il le répète à l'envi – que le problème, ce sont les "militants LGBT" qui offrent, sur leur temps libre et de façon bénévole, des sessions de formations aux LGBTIphobies. Question incisive : "Vous dites que vous voulez éradiquer un peu l'idéologie LGBT de l'école et enlever les formations des associations pour arrêter de mettre en gros des idées dans la tête des enfants, mais du coup, faut quand même que les enfants sachent que ça existe [l'homosexualité, ndlr] et alors, si ça ne se fait pas à l'école, si ce n'est pas les associations qui viennent parler de ces sujets-là, comment…" Le candidat saisit la perche, puisque son postulat est validé selon lequel les associations sont là pour faire découvrir l'homosexualité aux élèves : "J'ai été à l'école (et) dès 13-14 ans, je savais comment on faisait les enfant et je savais qu'il y avait des homosexuels (…) L'école, c'est apprendre à lire, à écrire, à compter (…). Ce n'est pas savoir si on est homosexuel, ou hétérosexuel. L'homme de Cro-Magnon, il n'était pas à l'école, il le savait déjà !". Là, le candidat se voit opposer l'invisibilisation et le harcèlement des gays dans les cours de récré. "Mais y a pas besoin d'avoir de gay dans la cour de récréation (…) leur sexualité, on s'en moque !" Toutes les tentatives de contre-argumenter sur le sujet seront balayées de la sorte, sans que jamais ne soit toutefois remis en cause le postulat de départ en abordant, par exemple, concrètement le travail des associations dont on parle, qui font de la lutte contre les stéréotypes et le harcèlement. "Ce qui se passe aujourd'hui, c'est une propagande ! (…) Ils endoctrinent des enfants (…), c'est tout !", martèle le candidat. Et les intéressées de finir dans une nouvelle boutade : "On fait partie de cette propagande parce qu'on a créé un podcast où on a interviewé 40 personnes sur leur coming out (…) donc la propagande, je dirais que c'est nous !". Rires, Éric Zemmour loue "la gentillesse" de leur invitation et on clôt le chapitre par : "On a entendu, on n'est pas forcément d'accord, mais on entend". Faudrait être sourd·e.

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"Donc si je résume juste sur la question un peu LGBT, en gros, vous, vous êtes plutôt sur un postulat de 'je veux que les gens restent libres, je vais pas forcément faire quelque chose, je vais pas supprimer le mariage pour tous, je vais supprimer la PMA, pas de GPA', et si on veut un enfant, Julia et moi, faut qu'on trouve un mec…" Éric Zemmour ne conteste pas un mot de ce résumé avantageux, se permettant d'ajouter, "quand même : je pense que je suis celui qui protègerait le mieux les homosexuels (…) en luttant contre l'islamisation du pays". Il reste alors 19 minutes d'entretien, essentiellement axées sur le sujet des femmes, qu'on a écoutées mais dont on vous passe le détail, c'est à l'avenant.

En toute fin d'émission, deux minutes sont consacrées à "nous apporter un éclairage factuel à la suite de certains propos tenus lors de cet entretien". La journaliste appelée à la rescousse rappelle alors que depuis l'après-guerre jusqu'en 1982, 10.000 condamnations pour "homosexualité" ont été recensées en France. Un autre rappel sur l'homophobie d'État pratiquée en Pologne et soutenue par Éric Zemmour, un autre sur le congé paternité de six mois qui n'est pas obligatoire, et enfin un dernier sur les statistiques concernant les agresseurs sexuels d'origine étrangère dans le métro en Île-de-France. Pas de quoi renverser les 46 minutes d'un entretien réalisé sur un ton si bon enfant qu'on jurerait sentir les effluves de thé sortir de nos écouteurs… Conversation qu'Éric Zemmour a lui-même conclue en ces termes : "Je vous remercie d'ailleurs, grâce à vous, grâce à notre discussion, j'ai dissipé beaucoup de malentendus. Merci à vous !"

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Crédit image : dessin de Jules Magistry pour têtu·