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interviewBianca Del Rio : rencontre avec l'iconique queen de RuPaul

Par Florian Ques le 01/07/2022
Bianca Del Rio

Plus piquante qu’un pot de sauce sriracha, Bianca Del Rio a brillé d’insolence dans ce que beaucoup considèrent être la meilleure saison de RuPaul’s Drag Race. Des années plus tard, elle n’a pas perdu de son mordant.

[Cette interview est à retrouver dans le magazine têtu· de l'été, actuellement en vente]

Tu vas bientôt passer à Paris. T’aimes cette ville ?

Bianca Del Rio : Chaque fois que je viens ici, je passe un très bon moment. Enfin, de ce que je me souviens ! (Rires.) Il y a toujours beaucoup d’alcool impliqué dans l’histoire.

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Avoir remporté RuPaul’s Drag Race, c’est ta plus grande fierté ?

De la fierté ? Tu m’as bien regardée ? (Rires.) En vérité, ça fait neuf ans, c’était en 2013, donc ça remonte. Je suis surtout contente de pouvoir continuer à faire ce métier, surtout avec les 9.000 franchises et les 25.000 queens qui ont percé depuis.

Être catégorisée “comedy queen” ne te dérange pas ?

RuPaul’s Drag Race est un tremplin incroyable parce que tu peux choisir la voie qui te convient. Certaines ont fait de la musique, d’autres du mannequinat. Moi, j’ai opté pour la comédie car je suis laide, donc ça a toujours été comme une évidence pour moi.

Aujourd’hui, certains humoristes craignent la censure. Tu partages leur inquiétude ?

Oh, je me contrefiche d’être cancelled ! Et je pense que la plus grande peur des humoristes, c’est Will Smith. (Rires.) Plus sérieusement, tout le monde aura toujours quelque chose à redire. Et ça m’importe peu. Je n’essaie pas d’être aimée à tout prix.

Tu te caches derrière tes blagues ?

Parfois, oui ! Je pense surtout qu’il faut trouver ce qu’il y a de drôle dans toutes les situations. Moi, je suis celle qui pouffe à un enterrement. La vie est trop sérieuse, surtout aujourd’hui, après la pandémie. Il est nécessaire de pouvoir rire de tout.

Tu es toujours en contact avec Adore Delano ?

Évidemment ! On a une discussion de groupe avec Adore, Courtney [Act] et Darienne [Lake] qui dure depuis notre saison ensemble. Notre amitié est l’une des meilleures choses que m’ait apportées RuPaul’s Drag Race. À part la thune, bien sûr.

Et si tu devenais coach de drag et lançais la House of Del Rio ?

Ah non, qu’elles se démerdent ! Je peux t’apprendre à nettoyer une perruque ou à créer un corset. Mais, au-delà de ça, tout le monde doit se débrouiller !

Zut ! Moi qui voulais devenir ton enfant drag…

(Rires.) Non, je ne suis pas une grande fan des enfants. Je ne suis pas prêtre.

Tu vis à Palm Springs en Californie. C’est l’endroit le plus gay des États-Unis, pas vrai ?

J’ai littéralement déménagé là-bas parce que j’avais besoin de me sentir jeune. Tout le monde y a plus de 50 ans, donc c’est parfait pour moi.

Si tu devais faire un Snatch Game avec une personnalité française, tu choisirais qui ?

Je dirais Joséphine Baker. Comme elle, j’adore les bananes, et puis je suis sûre que les Français pourraient, moi aussi, m’apprécier à ma juste valeur.

Drag Race arrive en France…

Enfin une saison où Nicky Doll ira jusqu’en finale ! (Rires.) Je vais leur donner le conseil que j’adore : “Fuyez, ne faites pas de drag, c’est un piège !”

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Crédit photo : Daniel Dudek-Corrigan