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justiceRumeur transphobe visant Brigitte Macron : deux femmes condamnées en appel

Par Nicolas Scheffer le 30/06/2023
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Deux femmes ont été condamnées en appel pour diffamation pour avoir diffusé une rumeur transphobe visant Brigitte Macron. Sur les réseaux sociaux, elles prétendaient que la Première dame serait une femme transgenre née sous le nom de Jean-Michel Trogneux.

Une pseudo-journaliste indépendante et une médium autoproclamée ont été condamnées ce mercredi 28 juin pour avoir diffusé sur internet une rumeur selon laquelle Brigitte Macron serait une femme transgenre. Dans une vidéo postée sur YouTube en 2021, elles affirmaient même connaître son deadname, composé à partir de son nom de naissance : "Jean-Michel Trogneux". Les deux femmes ont été condamnées en appel à deux amendes, rapporte Ouest France, soit une peine légèrement inférieure à celle prononcée en première instance.

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Leur récit est loufoque : Brigitte Macron, née Trogneux donc, n'aurait jamais existé et c'est son frère, Jean-Michel, qui serait devenu la femme d'Emmanuel Macron, puis un vaste complot aurait été ourdi pour ne pas propager son changement d'état civil… Une rumeur qui a donné lieu sur internet à des montages photos transphobes, des complotistes allant jusqu'à accuser Brigitte Macron de pédocriminalité. À l'automne 2021 cette affabulation, qui restait jusqu'alors cantonnée aux réseaux sociaux, a commencé à avoir un écho important en étant relayée dans une revue d'extrême droite.

Brigitte Macron déboutée au civil

La médium et la "journaliste" avaient déjà été condamnées en première instance, le 14 février dernier, à 2.000 euros d'amende par le tribunal judiciaire de Lisieux, dans le Calvados. La cour d'appel de Caen a décidé une peine inférieure : la médium a été condamnée à 1.000 euros d'amende et la "journaliste" à 2.000 euros dont 1.600 euros avec sursis.

En plus de cette action au pénal, une autre avait été intentée au civil pour atteinte à la vie privée. Mais cette dernière, jugée en mars, a abouti à une annulation, la justice ayant estimé que les faits ne relevaient que de la diffamation.

Brigitte Macron n'est pas la seule personnalité publique femme à faire l'objet de telles rumeurs. Michelle Obama, ancienne Première dame des États-Unis, l'actuelle vice-présidente américaine Kamala Harris, ou encore l'ex-Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern ont également été ciblées par des attaques aux relents transphobes.

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Crédit photo : Wikimedia Commons