Un Américain de 20 ans a été condamné à 18 ans de prison pour avoir jeté des cocktails Molotov sur une église accueillant un événement de drag queens dans l'Ohio.
Il avait déclaré à la police qu'il cherchait "à protéger les enfants et à mettre fin au drag show". Un Américain de 20 ans a été condamné ce lundi 29 janvier à 18 ans de prison pour avoir jeté des cocktails Molotov sur une église accueillant un événement de drag queens à Chesterland, dans l'Ohio (nord-est des États-Unis).
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Membre d'un groupe néo-nazi, Aimenn Penny a reconnu avoir essayé d'incendier cette église après avoir appris qu'elle s'apprêtait à accueillir plusieurs drag shows. Arrêté en mars 2023, le jeune homme avait plaidé coupable en octobre d'incendie d'église motivé par la haine et d'utilisation de feu et d'explosif pour commettre un crime. Il avait déjà participé à une manifestation dans la ville de Wadsworth contre la tenue d'une "Drag Queen Story Hour", rendez-vous de lecture destiné aux enfants où les conteurs sont des drag queens. Il avait alors arboré un drapeau nazi et crié, selon des documents judiciaires cités par l'agence France-Presse (AFP), "des insultes racistes et homophobes".
Le drag cible du lobby réac
Outre-Atlantique, les spectacles de drag queens sont devenus l'une des principales cibles des masculinistes et plus globalement du lobby réactionnaire. En particulier les "Drag Queen Story Hour", lancées en 2015 à San Francisco et que les conservateurs repeignent en spectacle à caractère sexuel dangereux pour les enfants, justifiant à leurs yeux des actions parfois violentes. L'organisation de défense des droits LGBT+ GLAAD a ainsi recensé plus de 160 manifestations ou menaces contre des représentations de drag queens en 15 mois (de début 2022 à mars 2023). Des lois sont également votées pour les prohiber, comme au Tennessee qui a interdit l'an dernier les spectacles de drag aux moins de 18 ans.
La haine anti-drag n'est pas cantonnée aux États-Unis. En France, l'extrême droite en a repris le flambeau et les éléments de propagande mensongère. À Toulouse ou à Bordeaux, des ateliers similaires ont ainsi été la cible du lobby réac, poussant les municipalités à reporter des événements, voire à les interdire aux mineurs, ou contraignant leur organisation à se placer sous protection policière. En octobre 2023, un militant d'un groupuscule d'ultra-droite a été condamné par le tribunal de Rennes à quatre mois de prison pour avoir, lors d'une manifestation non déclarée contre un atelier de lecture de contes pour enfants animé par des drag queens, scandé des slogans homophobes et transphobes.
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